La pierre est abondante et diverse au Yémen. Le calcaire, le granit, des pierres volcaniques colorées, la pierre ollaire et surtout l’albâtre y ont été extraits. L’albâtre fut transformé en statues, stèles, décors architecturaux et vases.

Une ressource pour la demande locale et pour l’export

Le Yémen offre des gisements d’albâtre calcaire, une pierre tendre, de couleur laiteuse, qui se travaille aisément et qui, amincie, laisse filtrer la lumière. Une carrière antique a été découverte au nord du site archéologique de Sirwâh, à al-Makhdara. De nombreuses veines y furent exploitées à ciel ouvert et en cavités souterraines.

Cette pierre fut appréciée localement dans les productions artisanales et artistiques. Le récit anonyme du Périple de la mer Erythrée, au Ier siècle de l’ère chrétienne, nous apprend que du port de Muza, l’actuelle al-Makha, étaient exportés différentes variétés de myrrhe et un marbre blanc qui n’était autre que l’albâtre.

Des usages variés

L’albâtre était l’un des matériaux privilégiés de la statuaire sudarabique : statues en ronde-bosse, stèles funéraires tronconiques et rectangulaires, faisant souvent figurer le visage du défunt ou un protome de taureau, stèles historiées et frises de bouquetins. C’est également un support apprécié pour la gravure d’inscriptions monumentales. Un grand nombre de petits vases à onguent a également été retrouvé. Ces vases tronconiques avec un petit couvercle à tenon zoomorphe, un lion accroupi le plus souvent, connurent une vogue durable et furent diffusés dans toute la péninsule Arabique.

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