La table des frères
Les frères de l’ordre des Hospitaliers prenaient deux repas par jour. Comme les Templiers, ils avaient pour obligation de manger ensemble, mais selon une hiérarchie bien établie. Par exemple, les frères chevaliers ne partageaient pas leur table avec les sergents et les arbalétriers, alors qu’ils pouvaient manger au côté des docteurs, chirurgiens ou des personnalités importantes.
Selon les statuts de l’ordre du château de Marqab (1203-1206), à de rares exceptions près, la nourriture et la boisson étaient la même pour tous. Personne, ni même les baillis, ne pouvait prétendre à une nourriture différente de celle servie aux frères.
Les cuisines
Souvent, comme dans les couvents, le réfectoire des châteaux des ordres militaires se trouvait à proximité des dortoirs et des cuisines.
Au Crac des Chevaliers, les cuisines n’ont pas été identifiées, contrairement à celles d’autres places comme Belvoir ou Arsuf, où l’on peut encore observer les fours. Le four du Crac, découvert dans la salle ouest en 1928 sous des amoncellements de déchets, est datable de la seconde moitié du XIIIe siècle et n’appartient pas au château primitif. Il mesurait 5 mètres de diamètre, était couvert par une voûte en cul-de-four et possédait une cheminée maçonnée située à l’aplomb d’une ouverture percée dans la voûte de la salle.
Le Crac possédait également un moulin à vent dont la datation est incertaine et sans doute tardive. Une photographie de Louis de Clercq garde le souvenir de la tour dite « du moulin » bâtie sur la tourelle circulaire la plus au nord de la seconde enceinte. Le moulin est restitué par le baron Rey sur une vue cavalière du château.
Les lieux de stockage
Les châteaux des ordres militaires avaient d'abord une vocation de défense et de contrôle du territoire mais ils étaient aussi d'importants centres administratifs chargés de percevoir en nature les taxes, droits de douane et autres impôts attachés à leur possession. Les denrées ainsi collectées étaient stockées dans de grands entrepôts.
Parmi les vastes salles que compte le château, les lieux réservés au stockage de matériaux, de combustibles ou de nourriture ne manquaient pas. Néanmoins, en l’absence de fouille archéologique, il est souvent difficile de déterminer la destination de tel ou tel espace.
