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L'affaiblissement des États latins d'Orient
Peu avant le milieu du XIIe siècle, la sécurité des États latins d’Orient se trouva de plus en plus menacée. La raison tenait principalement en l’incapacité financière de certains seigneurs à maintenir des garnisons dans plusieurs forteresses stratégiques situées en marge de leurs territoires et à faire face aux incursions et razzias ennemies. Aussi assiste-t-on à la cession d’une série de places fortes au profit des ordres hospitalier et templier, mieux armés pour remplir ces tâches. La pression fut particulièrement forte sur les franges orientales de la principauté d’Antioche et du comté de Tripoli, l’autorité seldjoukide cherchant sans cesse à repousser les Francs au-delà de l’Oronte vers la côte.
La cession du Crac aux Hospitaliers
En 1142, après la perte du château de Montferrand et de la ville de Raphanée, le comte de Tripoli procéda à une importante donation en faveur des Hospitaliers. Il leur céda plusieurs possessions et forteresses des contreforts orientaux du Djebel Ansarieh situées aux points les plus menacés du comté : le Crac, le castellum Bochee (Anaz), Felicium, Lacum.
Ces donations traduisent la mutation de l’ordre, qui, s’il n’abandonnait pas sa fonction première d’hospitalité, s’affirmait comme un ordre militaire. En prenant le contrôle de ces places, l’ordre se trouvait de fait à la tête d’une importante seigneurie quasi indépendante qui occupait un secteur clef entre les terres musulmanes, à l’est, et les États latins, à l’ouest.