Roman Ghirshman (1895-1979)
Né à Kharkov dans une famille aisée, Roman Ghirshmann fuit la Russie en 1920 pour, à la suite d’un long périple, se réfugier à Paris en 1923. Travaillant pour survivre dans la journée, il consacre ses soirées à l’étude en suivant des cours à la Sorbonne, à l’Ecole Pratique des Hautes Études et à l’Ecole du Louvre. C’est là qu’il acquiert une solide formation d’archéologue orientaliste auprès d’aussi illustres maîtres que René Dussaud, Georges Contenau et du père Scheill.
En 1930 il prend part aux fouilles de Tello en Irak, puis en 1931 est nommé à la tête de la Délégation archéologique française en Iran. À partir de cette période son intérêt pour ce pays ne se démentira pas. À l’Automne 1936 Roman Ghirshman et son épouse Tania arrivent en Afghanistan. Partis de Paris avec Joseph et Ria Hackin, ils convoient des véhicules tout-terrains avec lesquels Joseph Hackin se proposait d’explorer le Seistan afghan. De Novembre et jusqu’au début décembre 1936, Roman Ghirsman entame la fouille de Nad-i Ali qui sera le premier site préhistorique étudié par la DAFA. Malgré des résultats très prometteurs et surtout du fait du développement des fouilles à Begram au Nord de Kaboul, les travaux dans le Séistan ne furent pas poursuivi et Roman Ghirsman concentra ses efforts sur ses projets iraniens.
La guerre, la défaite, le départ de Joseph Hackin de Kaboul le 3 Juillet 1940, créant une situation très préjudiciable à la DAFA, le CNRS décide, le 28 mars 1941, d’accorder à Roman Ghirshman la direction des fouilles françaises en Afghanistan. Celui-ci arrive à Kaboul le 14 aout dans un contexte particulièrement tendu, l’ambassade de France étant ralliée au régime de Vichy voyait d’un assez mauvais œil l’arrivée de ce chercheur d’origine russe, juif de surcroit et rallié à la France Libre depuis aout 1940. À l’Automne 1941, il peut cependant entreprendre une nouvelle campagne de fouilles à Bégram, puis d’avril à aout 1942. En janvier 1943 R. Ghirshman est révoqué par le régime de Vichy mais reste en Afghanistan jusqu’au 23 novembre 1943 à la demande du Comité français de libération nationale.
Roman Ghirshmann ne retravaillera plus en Afghanistan mais publiera un fort volume présentant en partie ses travaux à Bégram et publié dans la collection des Mémoires de la DAFA. Roman Ghirshman dès lors consacrera sa carrière à l’archéologie iranienne. Élu en 1965 à l’Académie des Inscriptions et Belles-lettres, on lui doit de nombreuses publications, monographies et articles, qui font toujours autorité dans le monde des études iraniennes.
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Photo de l'équipe de Ghirshman à Sialk dans les années 1920
© Organisation de l'héritage culturel d'Iran