Alfred Foucher (1865-1952)

Premier Directeur de la Délégation archéologique française en Afghanistan Alfred Foucher est, avant d’arriver en Afghanistan, un historien de l’art bouddhique formé à l’EPHE, où il soutiendra sa thèse consacrée aux « Scènes figurées de la légende de Bouddha » en 1895.

En Inde de 1918 à 1921 il travaille pour l’Archaeological survey of India. Alfred Foucher n’est donc pas un archéologue de terrain mais il est un des rares à maitriser les problématiques scientifiques régionales et a le soutien de grands chercheurs, tant français qu’étrangers, comme Emile Senart ou Aurel Stein. Avec sa femme Enna Foucher-Bazin il rejoint Kaboul le 14 juin 1922. Il y réside  jusqu’au 15 novembre 1923  date de son départ pour le Nord de l’Afghanistan et Balkh… Il y restera jusqu’en Juillet 1925.

Dans le récit qu’il fait de sa mission Alfred Foucher ne cache pas la déception qu’il éprouva à son arrivée. Au premier abord rien ne semblait indiquer qu’on puisse faire de grandes découvertes : du moins celles que la communauté scientifique pouvait espérer ; pas de ruines monumentales, ni même de fragments de colonnes ou de chapiteaux en pierre et encore moins de statues. De la capitale d’Alexandre, de celles des rois kouchans et des sultans ghaznévides ne subsisteraient donc que quelques monticules de briques crues rongés par l’érosion.

Alfred Foucher décida pourtant d’entreprendre une série de sondages, afin de vérifier ce qu’il en était. Il fit ainsi le choix de travailler en trois endroits jugés à ses yeux comme potentiellement importants. Bon connaisseur des sources anciennes et particulièrement Xuan Zang, un moine chinois qui au VIIe siècle apr. J.-C. visita Balkh, Alfred Foucher entrepris d’explorer le Top-e Roustam, une petite colline artificielle située au Sud de Balkh. Il put ainsi dégager les restes d’un stupa qu’il identifia comme le monument principal du grand monastère bouddhique de Balkh : le Nau Bahar décrit, entre autres, par Xuan Zang.

Il décida ensuite de faire porter ses efforts sur le point le plus élevé de l’enceinte défensive de Balkh : l’Arg qu’il interpréta comme étant la citadelle de la ville. Il fit creuser une tranchée afin d’avoir une vision stratigraphique des dépôts archéologiques mais les résultats s’avérèrent à ses yeux décevants. Une autre tranchée implantée dans l’enceinte du Bala Hissar (la ville ronde) s’avéra aussi peu concluante.

Déçu, fatigué, Alfred Foucher renonça alors à entreprendre l’exploration du Tepe Zargaran à l’Est de Balkh. Il décida alors de mettre un terme à sa mission de terrain pour revenir à Kaboul et regagner la France. Alfred Foucher ne devait jamais revenir en Afghanistan, même si formellement il resta directeur de la DAFA jusqu’en 1942. C’est à André Godard puis à Joseph Hackin, qui l’avait rejoint à la fin de la campagne de Balkh, qu’il confia le soin de poursuivre les travaux de terrain. Parallèlement furent confié des missions de reconnaissance et de fouille à Jules Barthoux.

De retour en France Alfred Foucher se consacra aux études indianistes et bouddhistes, encadrant des chercheurs et rédigeant de nombreuses publications tout en soutenant activement les travaux de Joseph Hackin. Sa mission en Afghanistan fut l’objet de la publication en 1947 de : « La vieille route de l’Inde ». Durement éprouvé par la disparition de Jospeh Hackin en 1941 et par celle de sa femme en 1952 il s’éteint la même année à l’âge de 87 ans.

En savoir plus sur les archéologues de la DAFA

Image

Afred Foucher et son épouse

© DAFA

Image

Alfred Foucher

© DAFA