Joseph (1886-1941) et Ria Hackin (1905-1941)

Conservateur au Musée Guimet Joseph Hackin était avant tout un homme d’action et de convictions. Né d’une famille originaire du Luxembourg, il grandit en Normandie et est encouragé à faire des études supérieures. Il se lança alors dans une carrière d’orientaliste que vint interrompre la Première Guerre mondiale. Engagé volontaire, blessé et décoré plusieurs fois, c’est avec le grade de capitaine qu’il retrouva la vie civile et le Musée Guimet.

En 1924, il rejoint Alfred Foucher en Afghanistan et l’assiste pendant les dernières  semaines de sa mission. Il y reviendra alors régulièrement, assurant ainsi la direction de la Délégation archéologique française en Afghanistan, même si formellement Alfred Foucher en sera toujours directeur et ce jusqu’en 1942. Sans avoir de programme scientifique précis, Joseph Hackin a pourtant une vision très personnelle de sa mission où se mêlent une curiosité intellectuelle insatiable, un engagement physique et un esprit d’aventurier.  Selon ses propres mots, il pratique l’archéologie comme un sport. Ses séjours en Afghanistan étant en quelque sorte des parenthèses dans une vie professionnelle bien chargée avec, en particulier, ses obligations de conservateur au Musée Guimet.

À la suite d’André Godard, il décide de poursuivre l’étude de la vallée de Bamiyan et réalise ainsi les premières études scientifiques des Bouddhas géants et des grottes qui les entourent. À Kaboul pendant l’insurrection de l’Emir Habibullah, plus connu par son  sobriquet de Batcha Saqao (le fils du porteur d’eau), il participe à la défense de l’Ambassade qu’il réussit ainsi à protéger de tout pillage. Au fil de ses missions il est amené à intervenir dans le Sud de l’Afghanistan jusque-là pratiquement ignoré des archéologues.

À partir de 1936 Joseph Hackin entreprend d’étudier le site antique de Begram à une cinquantaine de kilomètres au nord de Kaboul. C’est lors de la deuxième campagne de fouille, en 1937, que l’équipe dirigée par son épouse Marie-Alice (Ria) Hackin met au jour  le « trésor de Begram » : un  dépôt d’objets remarquables par leur qualité et provenant aussi bien de la côte levantine que de Chine, de Grèce continentale ou d’Inde. Jusqu’en 1939 l’exploration du site se poursuivra.

C’est donc à Kaboul que Joseph Hackin apprendra la déclaration de guerre, la défaite de la France et qu’il aura connaissance de l’appel du Général de Gaulle. Le 19 aout 1940, il quitte Kaboul pour rejoindre Londres et le Français Libres et, avec lui, son épouse et son architecte et disciple Jean Carl. En Angleterre il est chargé des relations internationales de ce qui ne s’appelle encore que le Comité des français libres. C’est à ce titre qu’il est  envoyé pour une grande mission diplomatique en Asie. Le 20 février 1941 Ria et Joseph Hackin trouvent la mort lors du torpillage de leur bateau au large des îles Féroé. De désespoir, Jean Carl se suicidera à Londres le 3 avril 1941. Joseph et Ria Hackin furent faits Compagnons de la Libération.

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Rya Hackin

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Joseph Hackin

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