Paul Bernard (1929-2015)

Normalien, agrégé de grammaire, Paul Bernard, avec un parcours classique, était tout à la fois un grand savant et un archéologue de terrain. Membre de l’École française d’Athènes, il travaille à Delphes et Thasos, s’intéressant en particulier à la sculpture antique.

En 1961 il est nommé pensionnaire à l’Institut Français de Beyrouth, alors dirigé par Henri Seyrig. Il profitera de ce séjour pour s’intéresser à la Lycie où il fit plusieurs séjours. C’est en 1964 que Daniel Schlumberger lui proposa de venir travailler en Afghanistan sur le site de Kohna Masjid, près de Sukh Kotal.

En 1965 Paul Bernard pris la direction de la DAFA, qu’il assura jusqu’en 1980. Son attention se porta principalement sur Aï Khanoum dont il entreprit l’exploration avec beaucoup de maestria et de perspicacité. C’est ainsi que, de 1965 à 1978, se succédèrent les campagnes de fouilles auxquelles devaient mettre un terme l’instabilité politique qui, dès 1973, rendit difficile puis impossibles les activités de terrain.

Formateur tout autant  que chercheur Paul Bernard contribua à l’émergence d’une nouvelle génération de scientifiques qui se consacrèrent à l’étude, jusqu’alors confidentielle, de l’Afghanistan et des républiques centre-asiatiques. Revenu en France à partir de 1973 il partagea son temps entre l’enseignement, la recherche et les missions de terrain en Afghanistan. Au cours des années 1980 il consacra l’essentiel de son activité à la publication des travaux menés à AÏ Khanoum mais également au développement des opérations de coopérations archéologiques en Asie Centrale. C’est ainsi que Paul Bernard eut la possibilité de travailler avec Frantz Grenet en Ouzbékistan et en particulier à Samarkand. 

La chute du régime des talibans en 2001 et les premières missions de terrain entreprises en Afghanistan par Roland Besenval, furent l’occasion d’envisager un retour de Paul Bernard dans ce pays où il avait consacré tant d’années de travail. En 2005, il put ainsi revenir à AÏ Khanoum, pour constater, hélas, combien le site avait souffert des pillages. Jusqu’à sa disparition en 2015, Paul Bernard continua à suivre de très près les résultats des recherches réalisées par la DAFA et à publier les résultats des travaux d’AÏ Khanoum  avec, en particulier, en 2013, sa participation au volume XXXIV des mémoires de la DAFA consacré à l’habitat privé.

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Paul Bernard

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