Roland Besenval (1947-2014)

Parisien de naissance, il était né dans le quartier des Halles, d’une famille d’origine Val d’autine. Diplômé en persan de l’Institut National des langues et civilisations orientales, Roland Besenval reçu sa formation archéologique et scientifique à l’Université de Paris I, où il suivit les cours de Jean Deshayes, et sur les nombreux chantiers où il participa. C’est ainsi qu’en 1972-1973, il participa aux campagnes de terrain d’Aï  Khanoum  sous la direction de Paul Bernard puis à celles de Tureng Tepe, sous la direction de Jean Deshayes, où il fera équipe avec ceux qui seront ses plus fidèles amis : Olivier Lecomte et Remi Boucharlat.

D’une grande curiosité intellectuelle et infatigable voyageur, il travailla également au Yemen du Sud sous la direction de Jacqueline Pirenne et aux premières campagnes sur le site de Hili (Emirats Arabes Unis) sous la direction de Serge Cleuziou.

En 1981 il soutient sa thèse sur « la voute dans l’Orient antique » et se voit nommer pensionnaire scientifique à l’IFAPO, à Beyrouth. La dégradation de la situation politique au Liban va le  contraindre à se replier sur l’Inde, où il sera nommé pensionnaire scientifique au CSH, nouvellement créé à New Delhi par Olivier Guillaume. Très fortement soutenu par Jean-Claude Gardin, il est recruté au CNRS en 1983 et rejoint alors l’équipe que celui-ci dirige et qui fut abritée un temps au Musée Guimet. 

La reprise des fouilles en Iran et en Afghanistan s’avérant très hypothétique c’est vers l’Asie Centrale et le Pakistan que Roland Besenval tourna son attention. A partir de 1984 il travaille sur le site de Sarazm au Tadjikistan dans le cadre d’un programme de recherche et de coopération franco-tadjik et assurera même la direction de cette mission. Ses travaux sur les niveaux chalcolithiques de ce site mettront en évidence des influences culturelles venant du Sud de l’Afghanistan et de la Vallée de l’Indus. 

À partir de 1987 Roland Besenval entame une coopération avec l’équipe italienne de V. Piacentini qui ouvre une première mission dans le Sud du Baloutchistan. Pendant 10 ans, avec une équipe formée de jeunes chercheurs particulièrement motivés, il explorera cette région encore mal connue qu’est le Makran. De la Préhistoire à l’époque islamique il arrive ainsi à écrire l’histoire environnementale et culturelle d’un espace géographique où les influences venues, d’Iran, d’Afghanistan et du Pakistan, se succèdent, se croisent, se recomposent.

Pour autant l’intérêt de Roland Besenval pour l’Afghanistan ne faiblit pas, entretenant des contacts étroits avec l’ONG ACTED, il eut ainsi la possibilité d’y faire plusieurs courtes visites à la fin des années 1990.  Avec la chute du régime des Talibans en 2001, il devenait envisageable de reprendre une coopération archéologique dans le pays. Dès 2002, il put se rendre sur place et préparer la reprise des activités de la DAFA avec l’aide de Jean-François Jarrige et de Paul Bernard.

En 2003 la DAFA est officiellement recrée et en 2004 une première campagne de fouille entreprise à Balkh. Ce choix de reprendre l’exploration de ce site où l’histoire de la DAFA avait commencé, se justifiait pleinement par les données nouvelles dont disposait Roland Besenval et qu’avaient complétées des visites de sites et des prospections réalisées avec David Jurie.  C’est ainsi que la reprise des travaux permis dès la première année de dégager un stupa dans la partie Sud-Ouest de Tepe Zargaran et surtout de constater qu’en dépit des pillages il restait possible d’entreprendre une étude scientifique du site. Jusqu’en 2009 les campagnes devaient se succéder et permettre de reconstituer la séquence d’occupation du site depuis la période achéménide jusqu’à la période islamique. Une vaste campagne de prospection de l’oasis de Balkh fut également entreprise.

En savoir plus sur les archéologues de la DAFA

En 2005 à l’invitation des archéologues afghans de l’INA, Roland Besenval entrepris d’étudier le site bouddhique d’Al Ghata dans le Logar, mais après deux campagnes de terrain, très fructueuses, dû renoncer à poursuivre pour des raisons de sécurité.

En 2009 Roland Besenval quitta la direction de la DAFA sans pour autant cesser de travailler en Afghanistan et ce, en dépit de l’évolution de la situation sécuritaire qui rendait de plus ne plus compliquée l’organisation du travail de terrain.

A partir de 2012, il lui fut confié une nouvelle mission par le MEAE : celle de coordonner les travaux archéologiques franco-italo-omanais  dans le secteur de Sur Qureyat au sultanat d’Oman. A la retraite du CNRS en 2013, il poursuivit son activité de terrain travaillant ainsi sur le site de Sarazm au Tadjikistan où il devait décéder en septembre 2014.

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Roland Besenval

© DAFA

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