Un plan gréco-romain

Situé à l’est de la ville en bordure de l’oasis, sur une butte artificielle qui fut sans doute l’emplacement de l’agglomération primitive, le sanctuaire de Bêl dans son état actuel occupe une superficie de 4 hectares délimitée par une vaste cour à portiques de 200 mètres de côté. Au centre, le temple lui-même se présente comme un édifice rectangulaire entouré d’une colonnade. Ce type de temple, dit périptère, est un emprunt à l’art gréco-romain du temps.

Un aménagement de tradition locale

Cependant, tout l’aménagement obéit à des règles locales étrangères à la Méditerranée. L’entrée se trouve sur le long côté ouest, les murs sont percés de hautes fenêtres et les statues ou symboles des dieux sont présentés dans deux niches haut placées qui se font face. Le toit est bordé d’une série de merlons, et offre un vaste espace plat où devaient avoir lieu certaines cérémonies (un escalier dans l’épaisseur du mur dans l’angle sud-ouest du temple y donne accès). Sur deux poutres monumentales étaient représentées respectivement une procession avec un chameau et des femmes voilées, et une scène mythologique où plusieurs dieux combattent un monstre anguipède.

Dans la cour, à l’ouest du temple, se trouvaient une grande salle de banquet, un nymphée et un autel monumental. 

Près de deux siècles de construction

Commencé en 19, le temple fut financé par des donations de riches Palmyréniens et fut consacré le 6 avril 32. Mais les travaux de la cour à portiques se poursuivirent jusqu’à l’époque d’Hadrien (118-136), et l’entrée monumentale (Propylées), aujourd’hui masquée par le bastion médiéval, ne reçut ses portes qu’en 175.

En savoir plus : C. Durand, Th. Fournet, P. Piraud-Fournet, « Bel est bien mortIn memoriam, Palmyre (6 avr. 32 – 28 août 2015) », Les Carnets de l’Ifpo. La recherche en train de se faire à l’Institut français du Proche-Orient (Hypotheses.org), 5 octobre 2015.