Une société multiculturelle

Peuplée pour l’essentiel d’Araméens parfois mêlés aux Arabes nomades du désert environnant, Palmyre est également baignée de culture gréco-romaine, dès avant son intégration à l’empire romain au début du Ier siècle apr. J.-C.  Depuis la conquête d’Alexandre (fin 333 av. J.-C.), elle est au contact des Grecs de Syrie et les premiers textes en grec à Palmyre sont antérieurs à son annexion par Rome. La société palmyrénienne possède des traits qui reflètent un mélange de cultures dont aucune ne peut être qualifiée de superficielle.

La romanisation de la vie publique

Les notables – dont certains deviennent citoyens romains au fil du temps – ont emprunté à la culture gréco-romaine les institutions civiques et l’habitude de graver dans la pierre les décisions du conseil. Sont également adoptés des édifices tels que le théâtre, les thermes, un décor urbain (rues à portiques, tétrapyle, arc) et monumental (colonnades des temples). S’imposent également le goût pour de vastes maisons à péristyle décorées de mosaïques mythologiques, le costume dans certaines circonstances (pour les hommes), et même quelques dieux grecs comme Héraclès, la Tychè ou Némésis.

Persistance de la culture araméenne

Parallèlement, l’araméen reste la langue du plus grand nombre et domine nettement dans les inscriptions non officielles –  par exemple sur les tombeaux. Les femmes (toujours) et les hommes (souvent) se font volontiers représenter en costume local.

L’organisation interne des sanctuaires reste profondément indigène. La plupart des dieux proviennent de l’oasis même ou des régions voisines (Syrie et Mésopotamie) et les notables attachent plus d’importance à signaler leurs fonctions religieuses que leur carrière municipale, de même qu’ils soulignent par de longues généalogies l’ancienneté et l’éclat de leur famille.