Un dérivé de l’araméen

Le palmyrénien est un dialecte de l’araméen, la langue des populations nomades du même nom, qui se répandent dans tout le Proche-Orient au début au Ier millénaire. L’araméen devient la langue officielle de la région sous l’Empire perse (VIe-IVe siècles), et évolue ensuite en une série de dialectes particuliers. Les plus connus sont le nabatéen, le syriaque et le palmyrénien. Ce dernier s’écrit de droite à gauche et se présente sous la forme d’un alphabet de 22 lettres.

Le déchiffrement par l’abbé Barthélemy

Au moment de la redécouverte de Palmyre au XVIIe siècle, les premiers voyageurs reviennent avec quelques copies fantaisistes d’inscriptions qui suscitent la curiosité des savants. Les premières copies fiables voient le jour en 1753, et une année plus tard, l’abbé Barthélemy (1716-1795), spécialiste des langues orientales et de numismatique, parvient à déchiffrer cette écriture.

Pour ce faire, il utilise une inscription bilingue, palmyrénienne et grecque. Il identifie d’abord un nom propre (Septimion Ouorodèn) en tête du texte grec, et suppose, à juste titre, que ce même nom se trouve au début du texte palmyrénien. Il part aussi de l’hypothèse que le palmyrénien doit être un parent de l’araméen, et surtout du syriaque. Par conséquent, les 22 lettres ne notent que des consonnes comme dans cette langue. Les principes employés par l’abbé Barthélemy sont ensuite réutilisés par Jean-François Champollion pour déchiffrer les hiéroglyphes de la pierre de Rosette.