Tandis que la tramontane souffle sur la plaine enneigée, des chasseurs se réfugient dans la grotte pour dépecer les 40 carcasses de rennes qu’ils ont abattus lors du passage à gué du Verdouble.

Après avoir prélevé la viande et les peaux, ils ont quitté les lieux, laissant des ossements peu fragmentés rapidement recouverts par des sédiments sableux. 

Certains ossements encore en connexion anatomique indiquent que les extrémités des membres ont pourri sur place sans même être désarticulées.

Le sol de cette halte de chasse, dont la durée est estimée entre 6 à 15 jours, a également livré des industries lithiques nous renseignant sur le parcours de ces hommes. Venus du nord avec leurs outils en silex fabriqués sur les affleurements situés à une trentaine de kilomètres, ils ont suivi les migrations de rennes fuyant vers le sud. Pour subvenir à leur besoin quotidien, ils ont complété leur outillage par des éclats tranchants fabriqués à partir de roches prélevées localement.

L’absence de reste humain sur le sol de cette halte semble indiquer qu’aucun de ces chasseurs n’a succombé à ses blessures.