Abri sous-roche

Encorbellement formé par un surplomb rocheux, généralement situé à la base d’une paroi, qui a pu être occupé par l’Homme préhistorique. Certains abris sont sculptés de frises de bisons, de chevaux ou de bouquetins comme au Roc-aux-Sorciers (Vienne), à la Chaire-à-Calvin (Charente), à l’abri Reverdit ou au Cap Blanc (Dordogne).

Analyse palynologique

Étude des pollens conservés dans les sédiments en vue de reconstituer le type et les proportions des espèces végétales connues pour une zone et une période donnée. 

Andouiller

Nom donné aux branches des bois de cervidés, cerfs mâles et rennes mâles et femelles. À la Préhistoire, le bois de cervidés et plus particulièrement le bois de renne est un matériau privilégié pour la fabrication d’outils : pointe de sagaie, harpon, propulseur…

Anthracologie

Discipline proche de l'archéobotanique qui étudie les charbons de bois découverts en contexte archéologique.

Art mobilier

Graphisme, figuratif ou abstrait, réalisé sur un support mobile en pierre, en os, en ivoire, en coquillage ou en bois de cervidés.

Art pariétal

Graphisme, figuratif ou abstrait, réalisé sur un support inamovible (paroi).

Artefact

Un artéfact archéologique est un objet façonné par l'homme et découvert à l'occasion de fouilles archéologiques. Il fait partie avec les écofacts du mobilier archéologique.

Aurignacien

Culture du début du Paléolithique récent (43 000-35 000) dont le nom provient de la petite grotte d’Aurignac (Haute-Garonne). L’extension géographique (de l’Espagne à la plaine russe) et temporelle de cette culture représentée par les derniers conquérants de l’Europe (Homo sapiens sapiens) est très importante et implique de nombreuses variations régionales. L’Aurignacien, divisé en plusieurs stades évolutifs, se caractérise par des innovations ou des ruptures techniques et symboliques et des nouveautés sociales radicales par rapport aux cultures qui précèdent (Paléolithique moyen). Il s’agit notamment de l’émergence de l’art pariétal et mobilier, du développement de l’art de la parure, de la diversification des outillages en silex sur lames et de l’industrie (armes et outils) sur os et bois de cervidés.

Aurochs

Bovidé sauvage (Bos primigenius), ancêtre des bovins domestiques, disparu au XVIIe siècle du fait de la chasse.    

Badegoulien

Culture succédant au Solutréen supérieur final et précédant le Magdalénien ancien (23 000-20 000) qui tire son nom du gisement de Badegoule (Dordogne). L’identité culturelle du Badegoulien par rapport au Magdalénien ancien est établie définitivement par J. Allain lors de ses fouilles à l’abri Fritsch (Indre). Son extension (une cinquantaine de sites) est limitée à l’ouest de la France et au nord de l’Espagne. D’un point de vue technique et technologique le Badegoulien est caractérisé par le débitage des supports lithiques sur éclats, par un outillage sur éclats épais et par un débitage du bois de renne par percussion et non par double rainurage comme au Gravettien ou au Magdalénien. Dans le Badegoulien moyen et supérieur les raclettes constituent un outil typique. L’art pariétal n’est pas identifié et l’art mobilier très pauvre.

BP

Les âges de la méthode du carbone 14 sont exprimés en années C-14 Before Present (BP). L’année de référence de ce calendrier est l’année 1950 AD (Année Domini). L’Américain Willard Franck Libby qui a découvert le C-14  avec son équipe, a reçu le prix Nobel de chimie en 1960.

Calcin

Croûte indurée qui se forme à la surface des calcaires.

Dernier Maximum Glaciaire

Le dernier maximum glaciaire (ou DMG), l’ultime glaciation du Pléistocène remonte à 20 000 ans. Le retour d’un froid intense et sec engendre une baisse du niveau des mers d’environ 120 mètres.

Dorothy Garrod

Archéologue et préhistorienne britannique. Elle étudie à Cambridge. En 1925 et 1926, elle participe à des fouilles à Gibraltar et en Palestine. Elle mène une expédition en 1928 au Kurdistan. Puis dirige des fouilles au Mont Carmel en Palestine où, avec Dorothea Bate, elle met en évidence une occupation sur la longue durée des grottes de Tabun, el Oued, Es Skhul, Shuqba et Kebara en Palestine. De 1939 à 1952 elle est professeur à la chaire d’archéologie de Cambridge. Elle fut d’ailleurs la première femme professeur à Cambridge. Pendant la Seconde Guerre mondiale, elle sert dans les Women’s Auxiliary Air Force en temps qu’officier de section de l’unité d’interprétation photographique de la base de Medmenham de la Royal Air Force.

Gravettien

Culture succédant à l’Aurignacien (entre 34 000 et 25 000 ans environ) et qui tire son nom du site de la Gravette (Dordogne). Sa vaste extension paneuropéenne est remarquable. Cette culture apparaît lors d’une oscillation climatique tempérée de la dernière glaciation et se développe durant le Pléniglaciaire supérieur en maintenant une cohérence générale. Le Gravettien est subdivisé en plusieurs stades caractérisés par des équipements techniques parfois différenciés (pointes de la Gravette, pointes à soie de la Font-Robert, burins de Noailles, pointes de sagaies d’Isturitz, etc.). À la fin du Gravettien, les assemblages industriels deviennent de plus en plus hétérogènes et l’industrie osseuse est abondante et diversifiée. Les sépultures paléolithiques les plus nombreuses, les mieux conservées et les plus spectaculaires sont gravettiennes. La parure et l’art mobilier (statuettes féminines notamment) sont très développés, quant à l’art pariétal, il est représenté par de nombreuses grottes où le thème des mains négatives est dominant.

Laborien

Culture de l’Epipaléolithique qui tire son nom du site de La Borie del Rey (Lot-et-Garonne). L’aire de répartition du Laborien (environ 10000 ans BP) est limitée au grand sud-ouest de la France. Les assemblages lithiques d’affinité azilienne sont caractérisés par la présence de nombreuses armatures lithiques dont une pointe à dos abattu et base tronquée dite de « Malaurie ». La grande faune chassée est dominée par l’aurochs, le cheval et le cerf. Les laboriens ont développé un art mobilier géométrique et figuratif de style très original. Chevaux et bovinés, aux corps allongés et disproportionnés, offrent ainsi des traits de contours et des remplissages guillochés, striés ou faits de croisillons.

Magdalénien

Culture multiforme d’extension chronologique (18000/11000 BP) et géographique (Europe centrale et occidentale) très importante à la fin du Paléolithique récent. Elle tire son nom de l’abri de la Madeleine (Dordogne). Les traits majeurs du Magdalénien, qui se développe durant le dernier Pléniglaciaire, sont l’utilisation intense des matières dures animales pour la fabrication des outils et des armes, la richesse de l’industrie lithique façonnée sur lame et éclats minces et le développement sans précédent de la parure, de l’art mobilier et de l’art pariétal. Les groupes magdaléniens montrent d’abord une très grande mobilité et une forte adaptabilité à leur environnement. Vers la fin du Magdalénien une régionalisation culturelle s’affirme en conséquence d’une sédentarisation progressive de certains groupes.

Magdalénien moyen

Cette phase chrono-évolutive du Magdalénien se développe durant le Dryas ancien (13500/15500). Elle est caractérisée du point de vue des équipements par le développement important, voire l’abondance, de l’outillage osseux : propulseurs, bâtons percés, baguettes demi-rondes, aiguilles, pointes de sagaies diverses, etc. Cette utilisation de l’os et des bois de cervidés sans précédent est accompagnée d’un formidable développement de l’art mobilier sur tous types de supports. L’art de la gravure, de la sculpture, de la ronde-bosse atteint son apogée et le réalisme des représentations figuratives (animales notamment) en constitue une marque de fabrique. L’art pariétal sous abris ou dans les grottes connait également son plus ample développement depuis l’Aurignacien, notamment dans le sud-ouest de la France, les Pyrénées et la corniche cantabrique. Des différenciations régionales s’intensifient malgré l’existence permanente de contacts répétés entre les groupes régionaux.

Magdalénien supérieur

Le Magdalénien supérieur et final se développent durant le Bölling et la première partie de l’Alleröd (13000/11000), entrecoupés par un court épisode froid. En France et en Espagne cette phase succède en stratigraphie au Magdalénien moyen et se caractérise par la présence d’armes et d’outils spécifiques en silex ou matières dures animales (burins bec de perroquet, grattoirs courts, pointes de Laugerie-Basse, harpons, etc.). Les supports lithiques deviennent de plus en plus petits (abondance de lamelles, d’éclats courts et de microlithes vers la fin du Magdalénien). La diversification des armatures en silex montre une transformation des modes de chasse et une adaptation à des nouveaux gibiers consécutive aux changements climatiques et paléoenvironnementaux de la fin du Tardiglaciaire. Les systèmes de représentation artistique montrent à la fois une continuité culturelle avec le Magdalénien moyen et des innovations symboliques comme les figurations féminines schématiques ou la généralisation de motifs géométriques et abstraits très structurés qui envahissent les objets sur matières dures animales.

Paléolithique supérieur

Succédant au Paléolithique moyen, le Paléolithique supérieur débute vers 40000 ans et s’achève vers 11000 ans. Il voit disparaître les derniers néandertaliens (Homo neandertalensis) et se développer l’homme moderne de la Préhistoire (Homo sapiens sapiens). C’est au Paléolithique supérieur que le débitage des lames de silex devient dominant, que l’art pariétal et mobilier apparait et se développe et que la fabrication d’outils et d’armes en matières osseuses se systématise en transformant radicalement les comportements et les modes économiques. L’expansion territoriale des hommes modernes s’engage à partir de cette période.

Pléistocène

Subdivision géologique du Quaternaire succédant au Pliocène. Le Pléistocène (2,6 millions d’années à 12 000 ans environ), qui regroupe toutes les glaciations récentes, est subdivisé en trois sous-époques géologiques correspondant à des événements paléomagnétiques et paléoclimatiques spécifiques. Il précède l’Holocène.

Sagaie

Longue arme de jet inventée au Paléolithique récent. Seules sont préservées les pointes, généralement en bois de renne. Elles étaient attachées à l’extrémité d’un long fût en bois végétal qui ne s’est jamais conservé, tout comme la plupart des objets faits dans ce matériau à cette époque. Les Magdaléniens hérissaient les pointes de sagaie de lamelles en silex pour augmenter leur capacité vulnérante.

Solutréen

Culture parfaitement circonscrite dans le temps (26 500-23 000) et l’espace (du Bassin parisien au Portugal), le Solutréen tire son nom du site de Solutré (Saône-et-Loire). Cette culture, subdivisée en quatre stades évolutifs, se développe entre les deux derniers maximums de froid du dernier Glaciaire. Sur le plan technologique et typologique, outre les types d’outils communs du Paléolithique récent, le Solutréen se définit par des équipements lithiques façonnés sur des silex souvent d’excellente qualité, par retouches plates, étroites, à bords parallèles et envahissante sur une ou sur les deux faces de lames et d’éclats longs et minces. En fonction des stades évolutifs, les outils les plus typiques sont les pointes à face plane, les feuilles de laurier, les feuilles de saule et les pointes à cran. Dans le domaine de l’industrie osseuse, les solutréens inventent l’aiguille à chas et le propulseur. L’art mobilier solutréen n’est pas très dense. L’art pariétal est mieux représenté par quelques abris sculptés (Roc-de-Sers et Fourneau du Diable) et par des grottes ornées en Ardèche et dans la région cantabrique. Les Solutréens semblent avoir également inventé l’art de la sculpture monumentale.

Stratigraphie

Désigne à la fois l’empilement des couches géologiques et son étude qui permet de déterminer la chronologie (la plus profonde couche étant la plus ancienne) et le mode de dépôt (à Étiolles, selon les moments, par la Seine ou par le cours d’eau qui forme actuellement le ru des Hauldres).

Suzanne de Saint-Mathurin

Née à Mung en Charente-Maritime le 19 juillet 1900. Bachelière à 17 ans elle étudie la littérature en Angleterre et soutient une thèse en 1931 sur « l’influence des idées biologiques de Diderot sur son œuvre romanesque ». En 1932, elle rencontre l’abbé Breuil, avec qui elle travaille au classement des collections d’art préhistorique du Muséum d’histoire naturelle de Bordeaux. Elle se spécialise alors en Préhistoire. Il l’invite à partir avec Dorothy Garrod étudier les grottes de Palestine. Elle rencontre également Germaine (Minne) Henri-Martin et participe aux fouilles de la Quina (Charente), puis à la fouille de Fontéchevade. Après avoir visité la grotte de La Marche à Lussac-les-Châteaux avec l’abbé Breuil, elle décide de reprendre les recherches sur le site du Roc-aux-Sorciers en 1946 en associant Dorothy Garrod. Elles découvrent ensemble les sculptures pariétales. Après le décès de Dorothy Garrod en 1968, Suzanne de Saint-Mathurin continue l’analyse de ses fouilles. À la fin des années soixante, Suzanne de Saint-Mathurin est nommée chargée de mission au musée d’Archéologie nationale. En 1976, elle fait don au musée d’une sélection de blocs sculptés, gravés et peints provenant du plafond effondré du gisement. Ces blocs sont encore actuellement présentés au musée. Elle décède le 28 août 1991 en léguant le gisement à l’État et l’ensemble de ses collections et archives au musée d’Archéologie nationale.

Tardiglaciaire

Le Tardiglaciaire est une période climatique qui marque la fin du dernier cycle glaciaire, le Weichsélien. Elle correspond aux premières traces de réchauffement climatique et de déglaciation faisant suite au dernier maximum glaciaire (il y a 20 000 ans environ), période la plus froide du dernier cycle glaciaire. En Europe du Nord-Ouest, le Tardiglaciaire est marqué par des oscillations fortes et rapides du climat, entre des phases plus clémentes et d’autres plus froides, avec, entre ces périodes, des différences de température moyenne annuelle de l’ordre de 5 °C entre ces périodes. Les vestiges archéologiques retrouvés à Étiolles remontent au Tardiglaciaire, mais, en raison de l’imprécision des datations, ils ne sont pas encore attribués à un climat bien déterminé. C’est un des sujets de recherche en cours sur le site.

Toundra

Terme russe désignant un type de végétation caractéristique des régions froides circumpolaires actuelles, mais qui aux temps glaciaires couvrait une bonne partie de l’ouest de l’Europe.