Pendant longtemps, pour la publication des sceaux dans les ouvrages spécialisés, on s’est contenté d’en reproduire une photographie d'empreinte moderne réalisée par déroulement du cylindre sur de l’argile, du plâtre ou de la plastiline. La plupart de ces photos sont en noir et blanc et l'on y ajoute parfois une reproduction sous forme de dessin au trait des scènes gravées. Mais la réalité est que les sceaux ne sont pas en noir et blanc !

Bien au contraire, les pierres qui ont servi de support aux scènes gravées sont d’un grande variété et se distinguent par la diversité de leur matérialité, de leur aspect et de leurs couleurs : lapis-lazuli d’un bleu plus ou moins profond, variétés de calcédoines comme la cornaline rouge ou l’agate veinée, émeraude verte, jaspe tacheté ou rubané, cristal de roche translucide, serpentine incrustée de cristaux de chlorite, pierres sombres comme l’hématite ou l’obsidienne, ou pierres claires comme le marbre, etc.

Pareille richesse permet de confirmer que, comme on l’a vu (ici), les sceaux-cylindres étaient aussi des objets de valeur, pouvant jouer le rôle de bijoux ou d’amulettes, ce qui est sans doute révélateur des préoccupations esthétiques et de la recherche de prestige de leurs détenteurs.

Pour confectionner les sceaux dans ces divers matériaux, plusieurs étapes étaient nécessaires, depuis la taille de l’objet jusqu’à la gravure du motif et, le cas échéant, de l’inscription : dégrossissage par pression et fractionnement par sciage pour la taille de l’objet, puis abrasion, polissage, perçage et incision, enfin gravure et finitions, des artisans spécialisés étant en charge de ces diverses opérations