La grotte Cosquer
La grotte Cosquer est située dans les Calanques, près de Marseille. Fréquentée depuis 33 000 jusqu'à 19 000 ans, son entrée aujourd'hui à 37 m sous la mer et la présence de représentations d'animaux marins (pingouins, phoques, poissons..) en font un site unique au monde.
Déclarée en 1991, la grotte Cosquer présente plusieurs centaines d’entités graphiques gravées ou peintes (animaux, mains, signes, etc.). Fréquentée au moins d'il y a 33 000 ans à 19 000 ans, la cavité a été partiellement noyée lors de la remontée du niveau marin post-glaciaire. Moins d’un quart de la cavité reste aujourd’hui exondé.
En septembre 1991, juste avant la déclaration de découverte, un triple accident mortel a tragiquement démontré les difficultés et les risques liés à son accès en plongée souterraine. Depuis, plusieurs campagnes d’études et de travaux se sont succédées, collectant une importante masse de données. L’équipe de la DRAC PACA (Ministère de la Culture) intervenant dans la cavité s’attache à la documenter au mieux dans ce contexte de travail contraint. Il s’agit prioritairement de sauvegarder un maximum d’informations face à plusieurs aléas : l’élévation de la mer liée au réchauffement climatique, la pollution marine et la fragilité structurelle du site associée à une sismicité active.
Localisation de la grotte
La grotte Cosquer est située sur la commune de Marseille, sur le littoral du parc national des Calanques, entre les villes de Marseille au nord-ouest, d’Aubagne au nord-est et de Cassis à l’est. Elle se développe dans les falaises calcaires du cap Morgiou, qui forme un long éperon rocheux recouvert d’une rare garrigue. La grotte est en partie dans le domaine public maritime et sous des parcelles appartenant à l’État qui en est le seul propriétaire.
La déclaration
Le 3 septembre 1991, Henri Cosquer déclare l'existence de la grotte qui portera son nom au ministère de la Culture (cependant, des publications de plongeurs mentionnent la grotte dès les années 1970). Cette déclaration fait suite à un triple accident de plongée mortel, deux jours plus tôt. L'officialisation de l'existence de la grotte et de la dangerosité de son accès permet aux services de l’État, de mettre immédiatement le site en sécurité et d'en assurer la protection et l'étude.
Les œuvres peintes et gravées
Lors de la dernière glaciation, le niveau de la mer s’est situé jusqu’à 135 m plus bas qu’aujourd’hui. La plus grande partie du plateau continental ainsi libéré permettait la circulation du gibier et des chasseurs.
Cette immense zone littorale comportait trois biotopes :
- le littoral et ses ressources marines : poissons, coquillages, phoques, pingouins, etc. ;
- la plaine (plateau steppique à graminées) favorable aux grands herbivores : chevaux, bisons, aurochs, mégacéros, cerfs élaphes ;
- la zone montagneuse des monts de Marseilleveyre, Puget, cap Canaille, iles de Riou, propice, notamment, aux bouquetins et aux chamois.
La faune de ces 3 biotopes aux ressources riches et pérennes est figurée par le bestiaire de la grotte Cosquer qui se différencie surtout des autres par la présence d'animaux marins. Les autres représentations sont essentiellement des signes abstraits, des mains négatives et des traces interprétées initialement comme tracés digitaux.
Nouvelle chronologie proposée pour les œuvres
Les 22 résultats obtenus à partir des prélèvements pour datation (C14) de 2010-2011 permettent de mieux cerner la fréquentation humaine de la grotte et de réinterpréter les datations réalisées antérieurement. La répartition des dates sur une échelle chronologique confirme la longue durée de fréquentation du site, au moins de 32 500 Cal BP à 19 000 Cal BP, soit une durée de 13 500 ans au minimum.
Conservation
Plusieurs œuvres visibles en 1991 ont déjà quasi-totalement disparues ou sont en cours de dégradation. Ce phénomène accélère depuis 2011. La pollution marine introduite dans la grotte par les vagues est variable en fonction des périodes de l’année. Les conséquences de l’activité sismique régionale et de l’évolution géologique de la grotte sont visibles en plusieurs endroits.
Le relevé 3D
Devant l’irrémédiable disparition d’œuvres patrimoniales de première importance, le ministère de la Culture a décidé de réaliser un relevé tridimensionnel le plus précis possible de la grotte. Un premier essai a été réalisé en 2010. Une campagne de relevés de la totalité de la cavité a été mis en place en 2017.
2022 ouverture d'un lieu dédié à la grotte Cosquer à Marseille
Les visiteurs y découvriront une évocation de la grotte Cosquer, à bord de modules d’exploration (petits véhicules autonomes), au sein d’un centre d’interprétation de la grotte, son art pariétal et son contexte archéologique et environnemental unique, notamment avec la thématique de la montée des eaux.
Liens utiles
- La grotte Cosquer en images (site de la DRAC PACA)