Sceaux-cylindres du Proche-Orient ancien
Gravées en intaille sur de petits cylindres de pierre destinés à être déroulés sur l'argile fraîche, les sceaux-cylindres du Proche-Orient ancien mettent en scène de multiples figures du monde réel ou imaginaire. Ils sont parfois porteurs d'une inscription. Leur histoire est étroitement liée à celle de l'écriture cunéiforme.
De petits cylindres de pierre
Les sceaux-cylindres orientaux sont, comme leur nom l’indique, de petits objets cylindriques (leur taille s’apparente plus ou moins à celle d’un bouchon de bouteille) qui constituent un ensemble documentaire caractéristique des civilisations de l’ancien Proche-Orient. Le plus souvent en pierre dure, ils sont gravés en intaille d’une scène, figurative ou non, augmentée parfois d’une inscription. Cette gravure était réalisée « en négatif » sur le cylindre, afin qu’un positif de l’empreinte puisse apparaître sur l’argile fraîche des tablettes ou des scellements sur lesquels le sceau était déroulé.
L’invention de la signature
En Mésopotamie, l’histoire des sceaux-cylindres est étroitement liée à celle de l’écriture cunéiforme sur tablette d’argile. Ces objets ont notamment été utilisés pour sceller et authentifier les documents administratifs ou les pièces officielles. L’empreinte du sceau, portant ou non une inscription, avait donc valeur de signature, garantissant la propriété d’un individu ou d’une institution, son engagement dans une transaction ou la légalité de cette dernière. Également objets de prestige, les sceaux étaient volontiers fabriqués dans des matériaux rares, colorés et exotiques.
Une riche iconographie
Dès l’origine, à la fin du IVe millénaire avant notre ère, et pendant plus de trois mille ans, ces sceaux-cylindres ont développé une structure et une fonction narratives spécifiques, au point que l’iconographie de ce que l’on appelle la glyptique est devenue un champ d’étude à part entière de l’archéologie proche-orientale. À certaines périodes (celle de l’empire d’Akkad par exemple, vers 2300 av. J.-C.), le répertoire offert par les scènes figurées sur ces sceaux s’est distingué par son extrême richesse.
Les sceaux-cylindres de la Bibliothèque nationale de France (BnF)
On estime à plus de 50 000 le nombre de sceaux-cylindres et cachets orientaux actuellement conservés à travers le monde et peut-être à 200 ou 300 000 le nombre de tablettes et objets porteurs d’une empreinte de sceau. Aujourd’hui, les techniques les plus récentes d’imagerie numérique permettent de renouveler les formes de présentation de ces gravures en miniature, de prendre en compte la somptuosité et la variété des matériaux utilisés, et de mieux étudier les techniques de gravure. Dans ce contexte, la collection des sceaux-cylindres et cachets orientaux que conserve la Bibliothèque nationale de France mérite un intérêt particulier, du fait de l’histoire singulière de sa constitution depuis plus de deux siècles.
Le programme SESPOA
Le programme de recherche « Sceaux et empreintes de sceau du Proche-Orient ancien » (SESPOA http://sespoa.huma-num.fr) est une opération conjointe de l’équipe CNRS Orient Cunéiforme de la MSH Mondes à Nanterre (UMR 7041) et d’une équipe de la Faculty of Oriental Studies de l’Université d’Oxford. Accueilli par le département des Monnaies, médailles et antiques de la BnF, ce programme est soutenu par le LabEx « Les passés dans le présent » (http://passes-present.eu/fr).
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