Costa Rica - Il y a 1500 ans

Le site rupestre du Pedregal

Le Pedregal se situe sur le flanc ouest du volcan Orosí dans la cordillère de Guanacaste. Il se compose d’un ensemble de plus de 200 roches gravées à l’air libre réparties sur 100 hectares de savane, probablement en usage durant une période de 2000 ans (500 av. - 1530 ap. J.-C.). Mais quelles étaient ses fonctions ?

Le volcan Orosí. Vue des roches à l’air libre disséminées au sein des savanes. © PRAG 2019 / Philippe Costa

Étudié depuis 2018 avec des méthodes novatrices dans le cadre du projet international PRAG, le Pedregal révèle peu à peu son rôle de site de pèlerinage, proche de la voie migratoire ancienne du Pacifique. 

Un chaos rocheux d'origine volcanique

Disséminées au sein d’un chaos rocheux d’origine volcanique, les roches décorées possèdent des dimensions variées. En cœur de site, la plus grande mesure 5,20 m de long, 4,30 m de large et 2,10 m de haut. Cette roche, très massive, présente une grande diversité de motifs iconographiques qui semblent s’apparenter à différentes traditions rupestres, reflet de différents groupes culturels et phases chronologiques. Son étude permet de mieux comprendre qui étaient les anciens Amérindiens utilisateurs du site.

Les pétroglyphes présentent des motifs géométriques (spirales, croix concentriques, grecques, compositions de carrés, cercles concentriques, etc.), de même que des graphismes plus complexes, et des dépressions plus ou moins grandes et profondes.

Les motifs figuratifs incluent des visages et des têtes ainsi que des anthropomorphes, parfois ornés d’habillement, d’accessoires et associés avec d’autres images. Des gravures de zoomorphes ont pu être identifiées; elles comprennent des serpents, des tapirs, des lézards ou crocodiles et d’autres figures difficiles à identifier.

Les motifs iconographiques, mais aussi les techniques de réalisation des gravures, sont comparées avec les autres sites rupestres, les sculptures et les céramiques décorées anciennes connues dans la région de Guanacaste. Grâce à ces analyses, les archéologues du PRAG peuvent proposer des datations pour la réalisation des gravures.

En raison de la grande quantité de roches gravées et de son extension, le Pedregal est le gisement rupestre le plus important du Costa Rica et l’un des principaux d’Amérique Centrale.

Équipe et collaboration

Dès ses débuts, le Projet Archéologique Guanacaste a été mis en place en tant que partenariat entre la France, l’Allemagne et le Costa Rica. Dans une approche interdisciplinaire, il implique des archéologues dont l’objectif est de déterminer la possible chronologie et les affiliations culturelles des gravures du Pedregal, mais aussi de la cordillère de Guanacaste. La nature géologique des supports et la formation du paysage sont également considérées dans une perspective technologique de la réalisation des œuvres mais aussi du point de vue de leur conservation.

Le PRAG est un projet franco-allemand-costaricien ; il bénéficie de l’appui institutionnel et/ou financier du Ministère de l’Europe et des Affaires Étrangères, de l'UMR 8096 – Archéologie des Amériques (CNRS, Nanterre), du Centre français d’études mexicaines et centraméricaines, Guatemala (CEMCA), du Service d’Action et de Coopération Culturelle pour l’Amérique Centrale (SCAC) et de l’Institut National de Recherches Archéologiques Préventives (INRAP). Au Costa Rica, le principal partenaire est le Musée de l’Or Précolombien des Musées de la Banque Centrale du Costa Rica et l’Aire de Conservation Guanacaste. Enfin, pour l’Allemagne les acteurs sont la Fondation Stiftung Altamerika et l’Université de Bonn.

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