Inscriptions arabes
Les rapports entre la ville de Bosra et les pays de la péninsule Arabe précédèrent la naissance de l’Islam et furent privilégiés.
Il est certain que le Prophète est venu à Bosra, lorsqu’il convoyait les caravanes. Un petit oratoire, le premier de Bosra, commémore en effet cet événement. Deux inscriptions, que la paléographie permet de dater du tout début du 2e/VIIIe siècle (donc une soixantaine d’années après la mort du Prophète), sont des documents historiques qui authentifient le souvenir du passage de Muhammad à Bosra. Le texte de la première, gravé sur l’un des blocs semi-circulaires de la niche, orientée vers La Mecque, du mihrab, proclame : «Ceci est la mosquée du Prophète. Bénédiction et paix sur lui». La seconde inscription fait état d’une remise en état du petit édifice. Il est possible que ces travaux concernent l’installation du mihrab.
La prise définitive de Damas par les armées arabes eut lieu en 16/636 et Damas fut choisie comme capitale de la première dynastie musulmane, les Omeyyades. Bosra perdit un peu de son importance, mais joua un nouveau rôle dans la région, comme première grande étape sur la route du pèlerinage, et demeura un marché incontournable pour le commerce caravanier.
D’après les inscriptions, on sait qu’une mosquée fut construite en l’an 99/711-712 dans la partie nord du centre de la ville. En 102/720-721, elle fut dotée d’un petit aménagement sur la terrasse pour protéger le muezzin des rayons brûlants du soleil, lorsqu’il lançait l’appel à la prière (mi’dhana). En 128/745-746, l’émir ‘Uthmân ibn al-Hâkim, représentant du pouvoir omeyyade à Bosra, consolida une colonne qui menaçait de s’effondrer sous la surcharge des dalles de basalte du plafond. Une inscription, gravée sur trois blocs, commémorait ces travaux. Il n’en reste plus qu’un aujourd’hui, mais qui contient la date et le nom du responsable. Un autre texte datant dès 506/1112-13 mentionne des restaurations et des travaux pour agrandir la grande mosquée (la mosquée al-‘Umarî).
La vingtaine de stèles funéraires retrouvées à Bosra, et datant de l’époque omeyyade, donne à penser que le nombre des Arabes qui s’installèrent dans la ville était tout de même relativement restreint. D’autres inscriptions mentionnent les travaux de construction des édifices religieux ou militaire, comme les constructions des tours de la citadelle.