Découvrez l'épave en 3D
Découverte par Christian Petretich, un pêcheur local, l’épave de Zambratija est le plus ancien exemple de bateau cousu de Méditerranée.
La présence d’une épave à très faible profondeur dans la baie de Zambratija a été signalée au Musée archéologique d’Istrie en 2008. C’est lors de la campagne de fouille de 2013 que les vestiges ont été entièrement dégagés et étudiés. Compte tenu de son intérêt patrimonial, l’épave a été récupérée entre juin et juillet 2023. En septembre 2025, les bois ont été transportés à Grenoble pour subir un traitement de conservation.
Le démontage et la récupération de l’épave de Zambratija ont permis d’approfondir l’étude d’un bateau cousu qui appartient à la famille des monoxyles-assemblés, c'est à dire mêlant des éléments monoxyles (taillés dans une seule pièce de bois) et d'autres composés d'un assemblage de plusieurs pièces.
La moitié de coque conservée, mesure près de 6,7 m de long sur 1,6 m. de large. Puisque le bateau s’est appuyé sur un flanc, celui-ci a exceptionnellement restitué le plat-bord, qui surmonte la charpente de la coque.
Les flancs ont été dressés sur une base monoxyle creusée dans un tronc d’orme d’environ 70 cm de diamètre, âgé d’au moins 77 ans. Cette structure axiale présente une morphologie particulière : d’une épaisseur comparable à celle des planches de la coque (3,5 cm), elle se termine en un massif d’extrémité à la forme très effilée.
Les planches de la coque, également en bois d’orme, sont assemblées par des liens passant selon un schéma simple sans croisements dans des canaux creusés obliquement sur leurs bords. L’étanchéité est assurée par un système sophistiqué combinant matériaux et techniques divers.
Entre les planches est présent un matériau comblant les interstices, probablement de la mousse, et les joints sont couverts intérieurement par des lattes en sapin. Sur la face extérieure de la coque, des tiges d’aulne, mais aussi de six autres essences dont le saule ou le peuplier, sont insérées dans des rainures obtenues en découpant les points de contact entre les planches. Lattes et tiges sont enserrées par les liens et une épaisse couche de poix complète le système d’étanchéité.
La structure du bateau est renforcée par une charpente transversale dont restent seulement trois éléments, en aulne et en poirier sauvage. Leur morphologie à dos arrondi et pied étroit est spécialement adaptée au serrage des liens externes qui les assemblaient à la coque.
La mission est soutenue par le ministère de l'Europe et des Affaires étrangères.
La sortie de l'eau d'un fragment d'épave, 2023 :
L'arrivée de l'épave de Zambratija à ARC-Nucléart :