Édifices chrétiens de Bagdad
Le christianisme mésopotamien se structura à Séleucie-Ctésiphon, sur les bords du Tigre, à 32 km au sud de Bagdad, où la tradition indique que l’apôtre Saint Thomas s’arrêta au cours de son voyage vers l’Inde. C’est là, sur une colline du faubourg de Kokhé (la nouvelle Séleucie), que fut bâtie le premier siège patriarcal de l’Église de l’Orient, où résidèrent les catholicos de l’an 310 jusqu’en 780.
Kokhé fut aussi le point de départ de nombreuses missions d’évangélisation vers la Perse, la Péninsule Arabique, l’Inde et la Chine, bien des siècles avant l’arrivée des missionnaires catholiques puis protestants. C’est en l’an 780 que le siège patriarcal de Kokhé fut transféré à Bagdad. Au XXIe siècle les ultimes ruines encore visibles de l’église de Kokhé ont une valeur historique et patrimoniale inestimable qui devraient être protégées pour ne pas disparaître à tout jamais.
La cathédrale syriaque-catholique Sayidat-Al-Najatte
La cathédrale syriaque-catholique Sayidat-Al-Najatte (Notre-Dame du Perpétuel Secours) de Bagdad porte l’histoire tragique des Chrétiens de Bagdad et d’Irak. Construite en 1968 dans le quartier moderne de Karada, cette cathédrale ressemble à un bateau, dont la croix constitue le mât qui soutient une voile en forme d’arche. Le symbolisme évangélique est évident : « Notre église est une barque qui avance dans la mer du monde » résume ainsi Monseigneur Pios Cacha, vicaire épiscopal des Syriaques-Catholiques de Bagdad.
Kokhé : premier siège de l’Église de l’Orient
À 32 km au sud de Bagdad, dans le district de Al-Madaïn, Kokhé est un carrefour historique et géographique primordial. Cette cité chrétienne syriaque succéda à l’ancienne cité grecque de Séleucie, fondée par Séleucos Ier compagnon d’Alexandre le Grand. Kokhé passa ensuite sous le contrôle d’Ardashir Ier, fondateur de la dynastie perse-sassanide dans la première moitié du IIIe siècle. Elle fut alors nommée Veh-Ardashir. Plus tard, l’arabisation de la région fit évoluer son nom en Behrasir.
Au croisement des influences hellénistique et perse, l’émergence et le développement à Kokhé d’un christianisme de langue syriaque constituèrent en leur temps un bouleversement culturel majeur, d’autant plus que « les chrétiens du monde arabe sont présents sur ce sol depuis les origines du christianisme. » (source Élodie Bouffard et Raphaëlle Ziadé).
« La tradition attribue à Édesse un rôle central dans la diffusion du message chrétien en Orient, à travers l’histoire de trois figures apostoliques : Addaï, Mari et Thomas » (source Françoise Briquel Chatonnet). On rapporte ainsi que saint Thomas, apôtre du Christ, passa à Séleucie-Ctésiphon au cours de son voyage vers l’Inde. Fondateur et premier évêque de l’Église de l’Orient (son nom officiel est Église Apostolique Assyrienne de l’Orient), saint Thomas est aussi le premier titulaire du siège de Séleucie-Ctésiphon (Kokhé). À la suite de saint Thomas, Mari et d’autres disciples originaires d’Édesse vinrent en Mésopotamie. Ils y fondèrent des communautés chrétiennes et des églises. C’est ainsi que se constitua progressivement un christianisme mésopotamien de culture syriaque.
Siège patriarcal de l’Église de l’Orient, Kokhé où résidèrent les catholicos de l’an 310 jusqu’en 780, fut aussi le point de départ de nombreuses missions d’évangélisation vers la Perse et la Péninsule Arabique, l’Inde et la Chine, bien des siècles avant les missionnaires catholiques et protestants en Orient. C’est en l’an 780 que le siège patriarcal de Kokhé fut transféré à Bagdad.
Au XXIe siècle les ultimes ruines de l’église de Kokhé encore visibles ont une valeur historique et patrimoniale inestimable.