Aux sources de l'Archéologie nationale
Destinée à produire cartes et dictionnaires topographiques, la Commission de Topographie des Gaules entreprend entre 1858 et 1879 des travaux nombreux pour identifier sur le terrain des sites archéologiques. Relevés, photographies, rapports, estampages sont les témoins aujourd'hui dispersés d'une activité intense qui jette les bases d'une archéologie scientifique.
La Commission de Topographie des Gaules, ou CTG, a été créée le 17 juillet 1858 sous l’impulsion de Napoléon III, soucieux de rédiger son Histoire de Jules César et de livrer à la France les témoignages antiques de son passé au travers des sites fameux de la Guerre des Gaules.
Un vaste chantier de recensement et de collecte
Les objectifs précis étaient d’éditer trois cartes et deux dictionnaires apportant un éclairage sur les Gaules celtique, gallo-romaine, et mérovingienne. Pour ce faire, la CTG, sous la direction de Félix de Saulcy, tisse un vaste réseau de correspondants présents dans tous les départements, en s'appuyant sur les sociétés savantes. Militaires, archivistes, enseignants, hommes d'église et autres notables, sont ainsi mobilisés pour collecter informations et objets et les envoyer au Ministère de l'Instruction publique selon une méthodologie clairement établie. Très vite, les travaux se veulent exhaustifs, dépassent le projet initial et s'intéressent aux vestiges préhistoriques.
La CTG disparaît le 20 janvier 1880 lorsqu'elle est officiellement remplacée par la Commission de géographie historique de l'ancienne France.
L'avènement d'une méthode scientifique et globale
L’attention portée par la CTG sur l’enregistrement des données (cartes, relevés, mémoires, photographies, objets...) illustre bien la mutation de l’archéologie nationale au milieu du 19e siècle vers une discipline scientifique et explique l’intérêt grandissant pour la géographie historique.
La CTG n’a pour autant pas abandonné les enquêtes épigraphiques traditionnelles que montrent les nombeux carnets, estampages et planches produits par le général Creuly.
Enfin, sous la direction d'Alexandre Bertrand, le musée gallo-romain (actuellement musée d'Archéologie nationale) met à la portée de tous les résultats de ce vaste chantier au travers de sa muséographie, dès son ouverture en 1867.
Le site consacré à la CTG résulte d'un long travail de collecte et d'analyse d'archives aujourd'hui très dispersées. Il propose une vue synthétique sur les hommes en charge de ce projet, sur la méthode, la production documentaire et les résultats dont la valeur scientifique reste indéniable, et sur le contexte de réalisation de cette grande enquête tombée dans l'oubli, alors qu'était réalisée la première carte archéologique de France.
Le projet CTG est né, en 2013, d'un partenariat entre le labex Les passés dans le présent (ANR-11-LABX-0026-01) et le musée d'Archéologie nationale – Domaine national de Saint-Germain-en-Laye.