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Datée du 2 janvier 1995, l’expertise de Jean Clottes rend compte de sa visite du 29 décembre 1994 en compagnie des inventeurs Jean-Marie Chauvet, Eliette Brunel et Christian Hillaire, et de Jean-Pierre Daugas, conservateur régional de l’archéologie de Rhône-Alpes et Bernard Gély, chercheur de ce service.
Il félicite « les inventeurs pour le soin qu’ils ont mis à préserver leur découverte » : « ils ont choisi des itinéraires non vulnérants pour les sols (zones calcitées) et ont couvert le passage de lés de plastique pour éviter toute pollution ».
Après une description détaillée de la cavité, il souligne l’importance de la découverte et consacre plusieurs lignes à la « Protection ». Il déplore les erreurs commises à Lascaux et en tire les leçons : « Cette grotte ne peut pas être ouverte au public. […] Les œuvres d’art ne se sont aussi magnifiquement conservées que parce que cette grotte est restée isolée. » Il recommande à l’État « la plus grande clarté dès l’annonce de la découverte et la plus grande fermeté sur ce point crucial. »
Il aborde la propriété de la grotte et souligne l’intérêt qu’il y aurait à ce qu’elle revienne à l’État « pour que toutes mesures de protection indispensables puissent être prises sans conflit » et éviter, comme ce fut le cas dans plusieurs grottes, « des visites intempestives par des personnes qui pourraient commettre des dégâts énormes par imprudence ou par cupidité ».
Pour la sûreté de la grotte, Jean Clottes préconise de « fermer solidement l’accès actuel, […] faire procéder à une surveillance efficace par la Gendarmerie […] ». Il met ainsi en garde l’État : « Tant que les mesures de protection n’auront pas été prises, un risque épouvantable de destruction planera sur cette grotte, car il suffirait d’une ou deux personnes divaguant dans ses galeries pour piétiner les sols où subsistent tant d’informations et pour piller les restes paléontologiques éminemment visibles. »
Il pense parallèlement à l’étude scientifique incontournable qu’il faut réaliser : « L’étude d’un tel ensemble exigera des moyens considérables et demandera de nombreuses années. » Outre un relevé topographique et une couverture photographique, il préconise plusieurs prélèvements « afin d’obtenir des dates radiocarbone le plus rapidement possible. »