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- Abri sous-roche
Encorbellement formé par un surplomb rocheux, généralement situé à la base d’une paroi, qui a pu être occupé par l’Homme préhistorique. Certains abris sont sculptés de frises de bisons, de chevaux ou de bouquetins comme au Roc-aux-Sorciers (Vienne), à la Chaire-à-Calvin (Charente), à l’abri Reverdit ou au Cap Blanc (Dordogne).
- Analyses d’ADN
Dans les échantillons archéologiques, l’ADN est présent en quantité infime, sous formes de petits fragments. Pour rendre possible leur analyse, ces fragments sont recopiés en plusieurs millions d’exemplaires au moyen d’une enzyme. Ils sont ensuite soumis à une réaction de séquençage, déterminant la position des différents nucléotides (A, C, G, T) le long du brin d’ADN.
- Anamorphose
Déformation volontaire d’une partie du corps d’un animal afin qu’il soit vu dans ses justes proportions depuis un seul point de vue.
- Andouiller
Nom donné aux branches des bois de cervidés, cerfs mâles et rennes mâles et femelles. À la Préhistoire, le bois de cervidés et plus particulièrement le bois de renne est un matériau privilégié pour la fabrication d’outils : pointe de sagaie, harpon, propulseur…
- ANDRÉ LEROI-GROUHAN
- 1911-1986
L’œuvre interdisciplinaire d’André Leroi-Gourhan sur l’anthropologie des techniques, l’art préhistorique ainsi que sur l’expérimentation des méthodes de fouilles archéologiques sont fondamentaux pour la science préhistorique contemporaine.
Il propose une chronologie progressive de l’art paléolithique, décomposée en quatre styles, du simple au complexe, qui restera le modèle de référence jusqu’à la découverte de la grotte Chauvet-Pont-d’Arc. Il est nommé Professeur de la chaire de Préhistoire au Collège de France en 1969 et fonde le laboratoire d’Ethnologie préhistorique du CNRS en 1975.Les apports du structuralisme
André Leroi-Gourhan a défendu l’hypothèse selon laquelle il existerait une structuration spatiale de l’iconographie dans la grotte. Ainsi, en se basant sur l’analyse statistique de la position des représentations pariétales, il décrit des figures d’entrée et de fond, et, dans chaque panneau, des figures centrales et périphériques. À partir de ces études, il définit une dualité récurrente et fondamentale femelle / mâle représentée par le couple bison ou auroch / cheval. Cette théorie écarte volontairement toute interprétation magique ou rituelle des figures pariétales.
- Anthracologie
Discipline proche de l'archéobotanique qui étudie les charbons de bois découverts en contexte archéologique.
- Anthropique
Action ou phénomène ayant pour origine une intervention humaine.
- Archéobotanique
Désigne l’étude des restes végétaux anciens (pollens, charbons de bois, sections d’arbres, feuilles, graines ou encore les éléments microscopiques issus de la décomposition des végétaux dans le sol).
L’archéobotaniste cherche à reconstituer le paysage passé et à préciser les relations entre l’Homme et le monde végétal.
- Armoise
Désigne un genre botanique de la famille des astéracées regroupant des herbacées, des arbrisseaux et des arbustes généralement aromatiques aux feuilles pennées (rarement palmées).
- Art mobilier
Graphisme, figuratif ou abstrait, réalisé sur un support mobile en pierre, en os, en ivoire, en coquillage ou en bois de cervidés.
- Art pariétal
Graphisme, figuratif ou abstrait, réalisé sur un support inamovible (paroi).
- Art rupestre
Graphisme, figuratif ou abstrait, réalisé sur des blocs rocheux en plein-air (par extension, ce terme recouvre aujourd’hui l’art des sociétés protohistoriques).
- Artefact
Objet façonné ou modifié par l’Homme.
- Aurignacien
Culture du début du Paléolithique récent (43 000-35 000) dont le nom provient de la petite grotte d’Aurignac (Haute-Garonne). L’extension géographique (de l’Espagne à la plaine russe) et temporelle de cette culture représentée par les derniers conquérants de l’Europe (Homo sapiens sapiens) est très importante et implique de nombreuses variations régionales. L’Aurignacien, divisé en plusieurs stades évolutifs, se caractérise par des innovations ou des ruptures techniques et symboliques et des nouveautés sociales radicales par rapport aux cultures qui précèdent (Paléolithique moyen). Il s’agit notamment de l’émergence de l’art pariétal et mobilier, du développement de l’art de la parure, de la diversification des outillages en silex sur lames et de l’industrie (armes et outils) sur os et bois de cervidés.
- Aurochs
Bovidé sauvage (Bos primigenius), ancêtre des bovins domestiques, disparu au XVIIe siècle du fait de la chasse.
- Azilien
Culture de la fin du Paléolithique récent et de l’Épipaléolithique (14 000-12 000) dont le nom provient du gisement du Mas-d’Azil (Ariège), systématiquement postérieure au Magdalénien final. Son extension géographique en Europe occidentale est très large durant l’extrême fin du Tardiglaciaire (Alleröd et Dryas III). Les groupes aziliens montrent une grande diversification à l’échelle régionale dans des environnements en cours de mutation climatiques et écologiques. L’équipement technique est caractérisé par des petits grattoirs, des pointes lithiques à dos courbes abattus (pointes de flèches) et des harpons plats en bois de cerf et non plus en bois de renne. L’art mobilier est dominé par des galets peints et gravés de motifs géométriques typologiquement simples. Quelques représentations figuratives schématiques subsistent dans les phases anciennes de l’Azilien.
- Badegoulien
Culture succédant au Solutréen supérieur final et précédant le Magdalénien ancien (23 000-20 000) qui tire son nom du gisement de Badegoule (Dordogne). L’identité culturelle du Badegoulien par rapport au Magdalénien ancien est établie définitivement par J. Allain lors de ses fouilles à l’abri Fritsch (Indre). Son extension (une cinquantaine de sites) est limitée à l’ouest de la France et au nord de l’Espagne. D’un point de vue technique et technologique le Badegoulien est caractérisé par le débitage des supports lithiques sur éclats, par un outillage sur éclats épais et par un débitage du bois de renne par percussion et non par double rainurage comme au Gravettien ou au Magdalénien. Dans le Badegoulien moyen et supérieur les raclettes constituent un outil typique. L’art pariétal n’est pas identifié et l’art mobilier très pauvre.
- Bas-relief
Sculpture dont le relief représente moins de la moitié du volume réel du sujet figuré.
- Bauge
Nid creusé par les animaux à même le sol pour l’hivernation. Dans les grottes, il s’agit essentiellement de bauges d’ours.
- Bestiaire paléolithique
Ensemble des espèces fauniques représentées sur les parois des grottes. Les thèmes du bestiaire varient selon la culture.
- Bisulque (ou bisulce)
Adjectif qualifiant les sabots composés de deux parties (sabots de bovidés, cervidés, capridés…).
- BOUCHER DE PERTHES
- 1788-1868
Boucher de Perthes réalise une longue carrière dans l’administration avant de se consacrer à l’étude de la préhistoire, dont il est considéré comme l’un des fondateurs. Boucher de Perthes est surnommé « le père de la Préhistoire », car il est le premier à prouver que l’homme existe déjà en des temps très reculés et qu’il est contemporain de certaines espèces animales disparues. Cet homme qui préexiste au Déluge est dit « antédiluvien », tout comme l’art qu’il produit. Boucher de Perthes est l’inventeur du principe de l’ancienneté des différentes strates. L’étude des différentes couches géologiques d’une parcelle de terrain lui permet de dater les vestiges retrouvés et donc d’établir une chronologie, les couches les plus profondes étant les plus anciennes.
- BP
Les âges de la méthode du carbone 14 sont exprimés en années C-14 Before Present (BP). L’année de référence de ce calendrier est l’année 1950 AD (Année Domini). L’Américain Willard Franck Libby qui a découvert le C-14 avec son équipe, a reçu le prix Nobel de chimie en 1960.
- Bœuf musqué
Capriné à épaisse toison (Ovibos moschatus) dont les cornes recouvrent le front et s’incurvent vers le bas puis l’avant. Il habite aujourd’hui le grand nord américain et le Groenland.
- Calcin
Croûte indurée qui se forme à la surface des calcaires.
- Calibrée (datation)
On sait, depuis une cinquantaine d’années, que les âges carbone 14 sont sensiblement différents des âges réels, d’où la nécessité de les corriger. Des courbes de calibration sont établies en comparant les résultats du C-14 à ceux obtenus sur les mêmes échantillons carbonés par une autre méthode de datation (dendrochronologie jusqu’à 12.000 ans BP, méthode de l’uranium/thorium et comptage de varves lacustres… pour les âges plus anciens). En 2009, la courbe de calibration a été étendue jusqu’à 50.000 ans. Les datations obtenues pour le début du Paléolithique supérieur peuvent donc être corrigées et transcrites dans notre calendrier. Elles sont exprimées en calBP ou calBC, sous forme d’un intervalle de temps qui prend en compte l’incertitude sur la mesure. Ces dates dites «calibrées» sont comparables aux résultats obtenues par les autres méthodes de datation (Uranium/Thorium, Thermoluminescence, Chlore 36).
- Carbone 14, radiocarbone
La méthode du carbone 14 (C-14) s'applique aux vestiges organiques et aux corps carbonés. De leur vivant, ces organismes ont un taux de carbone 14 constant du fait de leur échange permanent avec l’atmosphère et ils sont donc faiblement radioactifs. À leur mort, les échanges cessent : il n’y a plus d’apport de carbone 14 et sa teneur décroît alors progressivement selon une loi connue. La mesure de la teneur résiduelle en carbone 14 de l’échantillon permet de déduire son âge : c’est le temps écoulé depuis la mort de l’organisme vivant. À la fin des années 70, cette méthode de datation a connu une avancée importante grâce au développement de la spectrométrie de masse par accélérateur (SMA) ; cette technique permet d’isoler, grâce à un accélérateur de particules couplé à des spectromètres de masse, un faisceau d’atomes de carbone 14 et de compter ces atomes individuellement dans une chambre d’ionisation. L’intérêt majeur de la SMA est de permettre de dater de très petits échantillons : moins d’un milligramme de carbone suffit pour une analyse, soit environ mille fois moins que pour la technique classique de datation, fondée sur la mesure de sa radioactivité bêta.
- Cavités karstiques
- Engl: Karst caves
Vides créés par la dissolution des roches en profondeur, en relation avec les infiltrations et les circulations d’eau. Elles sont caractéristiques des régions calcaires (karstiques). On distingue les cavités verticales (gouffres) et horizontales (grottes).
- Champ manuel
Surface pouvant être investie graphiquement par l’amplitude du geste de l’exécutant sans se déplacer.
- Chanfrein
Désigne la partie comprise entre le front et les naseaux des animaux à tête allongée.
- Châtelperronien
Première culture du Paléolithique récent aux alentours de 45 000 ans caractérisée par une production de lames en silex. Les chercheurs ne s’accordent pas sur l’attribution de cette culture aux Néandertaliens ou à l’Homme moderne.
- Cheval de Przewalski
Le cheval de Przewalski (Equus ferus przewalskii) est un petit cheval sauvage que l'on croyait disparu, jusqu'au moment où il fut redécouvert par un général russe du nom de Nicolaï Przewalski en 1879.
Sa robe est beige, sa crinière, sa queue et le bout de ses pattes sont brun foncé. La crinière est en brosse ce qui est caractéristique des chevaux sauvages. On suppose que les chevaux paléolithiques pouvaient leur ressembler.
- Chignon (de bison)
Touffe de poils située entre les cornes des bisons, très souvent représentée par les Paléolithiques avec différentes astuces graphiques selon les cultures.
- Chlore 36 (datation)
La méthode de datation du chlore 36 (Cl-36) s'applique à des échantillons de roches. Sous l'action du rayonnement cosmique, certains isotopes (appelés nucléides cosmogéniques) n'existant pas naturellement sur le globe terrestre sont produits par réaction nucléaire entre les particules issues du rayonnement cosmique et les atomes constituant la croûte terrestre exposée à ce rayonnement à la surface du globe. La concentration des nucléides cosmogéniques produits dans la roche (in situ) augmente en fonction de son temps d'exposition, ce qui permet d’estimer depuis combien de temps un échantillon a été exposé au rayonnement cosmique et donc, depuis quand il est présent à la surface terrestre. Le développement de la spectrométrie de masse par accélérateur et l'amélioration de sa sensibilité ont rendu possible la mesure de très petites concentrations de ces nucléides dont le taux de production à la surface de la Terre est faible (quelques atomes par an).
- Chronostratigraphie (coupe stratigraphique)
Elle a pour objectif de diviser les couches géologiques en unités correspondant à des intervalles de temps, indépendamment de leurs caractéristiques lithologiques (couleur, taille des grains, composition minéralogique, porosité…).
- Concrétion
En domaine karstique, les concrétions regroupent toutes les formes issues de la précipitation des carbonates dissous et transportés par l’eau. La majeure partie d’entre elles est constituée par de la calcite voire de l’aragonite. On distingue, suivant leur forme et leur position, des stalactites, des fistuleuses, des draperies, des stalagmites, des colonnes stalagmitiques, des massifs stalagmitiques, des planchers stalagmitiques, etc… Les concrétions souterraines sont regroupées sous le terme générique de spéléothèmes. Sous nos latitudes, les concrétions se développent durant les optima climatiques (interstadiaire, interglaciaire, Holocène…). Ils sont datables par analyse isotopique (U/Th).
- Coprolithe
Du grec kopros « excrément », et lithos « pierre » : excrément fossilisé. Dans la grotte Chauvet plusieurs coprolithes de canidé ont été trouvés. Ils ont fourni des informations sur les dates de présence, le génome et le régime alimentaire de cet animal.
- Cosmogénique (datation)
La datation cosmogénique est une méthode géochimique qui utilise la production par les rayons cosmiques d’isotopes rares comme le chlore 36, qui s’accumulent dans le réseau cristallin des roches. Plus le temps d’exposition de la roche à l’extérieur est long, plus la concentration de ces isotopes est importante dans la roche. Cette méthode permet de dater les roches mises à nu par l’érosion (effondrement…).
- Couard
Partie haute de la queue. Terme généralement employé pour les chevaux.
- Coupole
Forme en creux, elliptique, située au plafond ou en paroi d’une grotte, de dimension décimétrique à métrique. Elle témoigne d’une phase de creusement de la grotte en régime noyé : L’action de la dissolution se fait alors sur tout le pourtour du conduit.
- Cryosol
Sol des régions froides dont la partie inférieure est en permanence gelée et dont la partie supérieure dégèle chaque année. Certaines espèces végétales sont associées à ce type de sol.
- Culture matérielle
Ensemble des artefacts, objets, structures, aménagements qui sont parvenus jusqu’à nous par le biais de l’archéologie et qui permettent de caractériser un groupe et une société préhistorique.
- Cupule
Dépression circulaire de petites dimensions (quelques centimètres de diamètre, quelques millimètres de profondeur), pouvant être d’origine naturelle (cupule de gel ou de corrosion) ou anthropique (piquetage).
- Cynégétique
Ce qui est relatif à la chasse.
- Daguet
Terme de vénerie désignant le cerf ou le renne dans sa première année, lorsque ses bois n’ont pas encore d’andouillers et ressemblent à une dague.
- Datations 14C plus récentes (Chauvet)
Les datations de deux ponctuations noires sur la paroi (l’une sur la paroi du Seuil au dessus d’un foyer, l’autre dans la salle Hillaire sur un voile de calcite déposé sur la paroi du panneau des Chevaux) sont comprises entre 26.980 ± 410 et 26.120 ± 400 BP soit l'intervalle calendaire 31.700-29.500 BP).
- Demi-relief
Sculpture dont le relief atteint la moitié du volume réel du sujet figuré.
- Dernier Maximum Glaciaire
Le dernier maximum glaciaire (ou DMG), l’ultime glaciation du Pléistocène remonte à 20 000 ans. Le retour d’un froid intense et sec engendre une baisse du niveau des mers d’environ 120 mètres.
- Diaclase
Désigne une fracture dans une roche, pour laquelle il n’y a pas de déplacement d’un bord par rapport à l’autre. Dans les roches calcaires, elles peuvent être élargies par dissolution. En profondeur, elles guident souvent le tracé des écoulements et des conduits souterrains.
- Double rainurage
Procédé technique de débitage de baguette dans du bois de cervidé. Deux sillons parallèles sont creusés dans la longueur de l’andouiller ou de la perche, jusqu’à ce que le tissu spongieux soit atteint. La baguette est alors extraite à l’aide d’un levier. Ce procédé apparait au Gravettien.
- ÉMILE CARTAILHAC
- 1845-1921
Attiré très jeune par la préhistoire, Emile Cartailhac intègre dès
l’âge de 20 ans la Société des sciences naturelles d’archéologie de Toulouse. Il est le premier à enseigner l’archéologie préhistorique à Toulouse. Il devient directeur du musée Saint-Raymond de Toulouse en 1912 et contribue à la création de l’Institut de Paléontologie humaine de Paris en 1920.Authenticité de l’art des grottes ornées
Emile Cartailhac a joué un rôle important dans la reconnaissance de l’authenticité des grottes ornées paléolithiques. Il a su reconsidérer ses positions en les confrontant à l’expérience d’observations nouvelles. Ainsi, après une longue réticence, il finit par authentifier les peintures pariétales de la grotte d’Altamira, en Espagne, et fait acte de repentir dans son texte
« Les cavernes ornées de dessins. La grotte d’Altamira. Mea Culpa d’un sceptique », publié en 1902 et demeuré célèbre.- Événement Heinrich
Du nom d’un géologue allemand qui a décrit ces phénomènes climatiques dans les années 1980. Il s’agit de courtes périodes de refroidissement (de l’ordre du millénaire) qui se succèdent dans l’hémisphère nord provoquées par des débâcles d’icebergs.
- Encorbellement
Surface rocheuse en saillie par rapport au plan vertical de la paroi.
- Entité graphique
Élément graphique unitaire qu’il soit figuratif ou abstrait défini par les spécialistes d’art pariétal au moment de l’identification et de l’inventaire des tracés sur les parois d’une grotte.
- Estompe
L’estompe consiste, en dessin, à étaler ou écraser les particules de fusain ou d’ocre afin d’obtenir des teintes intermédiaires ou fondre les couleurs entre elles.
- Fanon
Pli de peau pendant sous le cou de certains animaux (bison, renne...).
- Foyer, structure de combustion
Indices de feux domestiques dans un habitat.
- GABRIEL DE MORTILLET
- 1821 - 1898
Après une formation au Conservatoire des Arts et métiers de Paris et des études de géologie au Musée d’histoire naturelle, Gabriel de Mortillet s’engage dans une carrière scientifique prolifique (fondateur de revues, initiateur de congrès internationaux, professeur à l’École d’Anthropologie de Paris). Il organise les collections préhistoriques du Musée des Antiquités nationales de Saint-Germain-en-Laye et se révèle une personnalité majeure de la science préhistorique de la fin du XIXe siècle.
L’art pour L’art
À une époque où la conception de l’art pour l’art était communément admise (les dessins auraient été faits par amour du beau uniquement), Gabriel de Mortillet l’envisage pour interpréter les œuvres paléolithiques comme le développement des capacités intellectuelles et artistiques de l’Homme dans une perspective d’évolution linéaire.
- Ganache
Désigne la mâchoire inférieure d’un animal.
- Gélifraction
Éclatement de la roche dû aux pressions exercées par le gel de l’eau contenue dans les anfractuosités (porosité, fissures). La gélifraction est particulièrement active dans les secteurs affectés par les alternances gel/dégel.
- Génome mitochondrial
Chaque cellule animale comporte un noyau et plusieurs centaines de mitochondries. Le génome mitochondrial, transmis par la mère, est ainsi présent en plusieurs centaines d’exemplaires par cellule. Son abondance, sa petite taille (17 000 nucléotides) et son évolution rapide rendent le génome mitochondrial particulièrement approprié pour étudier l’ADN des fossiles et le positionner dans l’arbre du vivant.
- Géoarchéologie
La géoarchéologie regroupe l’ensemble des disciplines des géosciences lorsqu’elles sont appliquées à l’archéologie (prospection géophysique, géomorphologie, karstologie, cartographie, sédimentologie, pédologie, paléontologie, palynologie...). Elle s’appuie sur des méthodes d’analyse allant de l’échelle du paysage à celle du microscope.
- Géomorphologie
Étude des reliefs et des processus qui en sont responsables.
- Glaciation
Phase climatique froide pendant laquelle les glaciers ont recouvert une partie importante des continents. Depuis 2,6 millions d’années, au cours du Quaternaire, la terre a connu un grand nombre de glaciations, séparées par des périodes de climat plus tempéré, appelées interglaciaires.
- Goethite
Hydroxyde de fer de couleur brun-jaune, rarement utilisé à Chauvet à l’exception des petites têtes de chevaux jaunes de la salle Brunel et une ponctuation de l’alcôve des Lions de la salle Hillaire.
- Gours
Bassins délimités par des petits barrages de calcite formés par des ruissellements d’eaux chargées en carbonates dissous. La rythmicité des barrages dépend de la pente et de la rugosité du sol sur lequel ils se forment. Moins la pente et la rugosité sont importantes, plus les gours sont espacés.
- Gravettien
Culture succédant à l’Aurignacien (entre 34 000 et 25 000 ans environ) et qui tire son nom du site de la Gravette (Dordogne). Sa vaste extension paneuropéenne est remarquable. Cette culture apparaît lors d’une oscillation climatique tempérée de la dernière glaciation et se développe durant le Pléniglaciaire supérieur en maintenant une cohérence générale. Le Gravettien est subdivisé en plusieurs stades caractérisés par des équipements techniques parfois différenciés (pointes de la Gravette, pointes à soie de la Font-Robert, burins de Noailles, pointes de sagaies d’Isturitz, etc.). À la fin du Gravettien, les assemblages industriels deviennent de plus en plus hétérogènes et l’industrie osseuse est abondante et diversifiée. Les sépultures paléolithiques les plus nombreuses, les mieux conservées et les plus spectaculaires sont gravettiennes. La parure et l’art mobilier (statuettes féminines notamment) sont très développés, quant à l’art pariétal, il est représenté par de nombreuses grottes où le thème des mains négatives est dominant.
- Guano
Nom donné aux excréments de chauves-souris. Le guano peut s’accumuler en grande quantité sur les sols mais aussi sur les reliefs des parois, lorsque la cavité est occupée par une colonie de chiroptères.
- Haut-relief
Sculpture dont le relief représente plus de la moitié du volume réel du sujet figuré.
- Hématite
Oxyde de fer de formule Fe2O3, de teinte noire, brune ou rouge, rencontré très couramment dans les roches et les sédiments superficiels. Il a été utilisé comme pigment dès la Préhistoire.
- Hémione
Equidé sauvage dont le territoire s’étend aujourd’hui de l’Asie dite Mineure, à l’Inde. Son corps est plus svelte que celui des chevaux. Bien qu’elle soit réputée peinte dans certaines grottes ornées, il n’y a pas de preuve formelle de sa présence en Europe durant le Paléolithique.
- Holocène
Dernière subdivision du Quaternaire. Il correspond à l’interglaciaire actuel, qui a débuté il y a environ 12 000 ans.
- Hominidés
Famille de primates regroupant les grands singes (gorilles, chimpanzés, bonobos, orang-outans) et le genre Homo (les membres de la lignée humaine).
- Homme anatomiquement moderne
Ou Homo sapiens sapiens. Après la disparition de Néandertal, il y a 25 000 ans, il demeure jusqu’à aujourd’hui, le seul représentant de l’espèce humaine. Il apparait au Moyen-Orient il y a 100 000 ans et colonise l’Europe 60 000 ans plus tard.
On l’a longtemps qualifié d’Homme de Cro Magnon du nom d’un abri de Dordogne où furent découverts dès 1863 des restes humains proche de notre anatomie. Aujourd’hui cette appellation n’a plus qu’une signification historique.
- Hyène des cavernes
Cet animal (Crocuta crocuta spelaea) s’apparente à l’hyène actuelle mais était plus robuste. On a retrouvé nombre de ses tanières dans des anfractuosités rocheuses ou dans les grottes dans lesquelles abondent les restes des animaux qu’il charognait (dont parfois des restes humains…). Il disparaît d’Europe occidentale au Gravettien.
- Ichnologie
Il s’agit de la science qui étudie les empreintes et traces laissées par les animaux ou les Hommes notamment sur les sols et les parois des grottes.
- Industrie lithique
Ensemble de la production d’objets en matières minérales à fonction utilitaire (outillage, ustensiles, armement). Les procédés et méthodes de débitage des matériaux lithiques diffèrent selon les cultures.
- Industrie osseuse
Ensemble de la production d’objets en matières dures animales (bois de cervidé, os, ivoire) à fonction utilitaire (outillage, ustensiles, armement). Le travail de ces matériaux et la forme des objets obtenus diffèrent selon les cultures.
- Intrados
Surface intérieure d'une voûte.
- JEAN CLOTTES
- born 1933
Docteur ès lettres et sciences humaines, Jean Clottes a dirigé de nombreuses fouilles et relevés, et publié une trentaine d’ouvrages. Il a présidé les commissions scientifiques de plusieurs grottes, notamment Chauvet-Pont-d’Arc et Cosquer. Il a enseigné l’art préhistorique en France, aux États-Unis, en Suisse et en Espagne.
Le chamanisme comme cadre conceptuel
Jean Clottes et David Lewis-Williams ont émis l’hypothèse que la grotte serait un lieu de passage entre le monde des hommes et un monde parallèle ; un sanctuaire où le chamane et ceux qui l’accompagnent se livrent à des cérémonies pour obtenir l’aide des puissances surnaturelles. L’image, parfois issue de visions, servirait de médium pour les contacts recherchés.
Cette hypothèse expliquerait la plupart des particularités de l’art paléolithique : l’utilisation des contours naturels, l’organisation des figures en fonction de mythes particuliers, et parfois des images issues des visions.- Joint de stratification
Discontinuité séparant deux couches géologiques sédimentaires. Il est souvent souligné dans les assises calcaires par un mince niveau argileux.
- Karstologie
Branche de la géomorphologie qui étudie les formes de surface et souterraines creusées par la dissolution (érosion chimique) des roches carbonatées (calcaires, dolomies, marbres) et sulfatées (gypse, sel…). L’étude des formes et paysages karstiques permet de reconstituer la genèse et l’évolution des grottes en lien avec les données géologiques et l’évolution paléogéographique et paléoenvironnementale. Il existe toute une terminologie spécifique pour décrire les paysages de surface et souterrains.
- Lion des cavernes
Ce félin (Panthera leo spelaea) disparu vivait en Europe au cours de la seconde moitié du Pléistocène. Plus grand que le lion actuel, les mâles n’arboraient cependant pas de crinière. Il est qualifié de caverne car la découverte au XIXe siècle de ces restes s’est effectuée essentiellement en grotte.
- Loess
Sédiment fin formé par l’accumulation de particules déposées par le vent dans les régions périphériques des grands glaciers quaternaires.
- L’ABBÉ (HENRI) BREUIL
- 1877-1961
Surnommé le « pape de la préhistoire », Henri Breuil est entré dans les ordres avant de se consacrer à la préhistoire. Il a réalisé
des relevés et fouilles sur de nombreux sites préhistoriques majeurs et a enseigné au Collège de France et à l’Institut de Paléontologie de Paris. Il a profondément marqué la recherche paléolithique pendant des décennies.
Il propose un modèle chronologique de l’art préhistorique en deux cycles successifs : l’Aurignaco-périgordien et le Solutréo-magdalénien.La magie sympathique
La théorie de la magie sympathique développée par l’Abbé Breuil suppose que les hommes préhistoriques attribuaient des pouvoirs surnaturels aux images qu’ils peignaient dans les grottes. Ils pouvaient ainsi conjurer les mauvais esprits et s’assurer une chasse fructueuse. Cette interprétation globale de l’art a été contredite par la présence sur les parois des grottes de nombreuses représentations d’animaux ou de signes sans rapport aucun avec la chasse ou la subsistance humaine.
- Magdalénien
-
Culture multiforme d’extension chronologique (21 000-14 000) et géographique (Europe centrale et occidentale) très importante à la fin du Paléolithique récent. Elle tire son nom de l’abri de la Madeleine (Dordogne). Les traits majeurs du Magdalénien, qui se développe durant le dernier Pléniglaciaire, sont l’utilisation intense des matières dures animales pour la fabrication des outils et des armes, la richesse de l’industrie lithique façonnée sur lame et éclats minces et le développement sans précédent de la parure, de l’art mobilier et de l’art pariétal. Les groupes magdaléniens montrent d’abord une très grande mobilité et une forte adaptabilité à leur environnement. Vers la fin du Magdalénien, une régionalisation culturelle s’affirme en conséquence d’une sédentarisation progressive de certains groupes.
- Main négative
Motif exécuté en posant la main à plat sur la paroi et en crachant le pigment (noir ou rouge) dessus à la manière d’un pochoir. En retirant la main on obtient son image en négatif.
- Main positive
Motif exécuté en enduisant la main de pigment et en l’appliquant en tampon sur la paroi.
- Mégacéros
Ce cerf (Megaloceros giganteus) de grande taille et aux bois démesurés (jusqu’à 3,50 m d’envergure) peuplait l’Europe et une partie de l'Asie pendant plus de 500 000 ans. Il a disparu il y a environ 10 000 ans.
- Messinien
Dernier étage géologique de la série du Miocène (7,246 millions d’années à 5,333 millions d’années). À la fin du Messinien, la fermeture progressive du détroit de Gibraltar a conduit à un assèchement de la Méditerranée. En liaison avec l’abaissement du niveau de la mer, le Rhône a creusé un canyon d’environ deux cent mètres de profondeur, aujourd’hui comblé par des alluvions.
- MICHEL LORBLANCHET
- born 1937
Archéologue de terrain, Directeur de recherche au CNRS, Michel Lorblanchet a effectué plusieurs importantes missions, notamment en Australie. En France, il joue un rôle majeur dans la recherche sur les grottes ornées paléolithiques du Quercy et participe à la création du Musée A. Lemozi, sur le site de la grotte de Pech Merle en 1981. Il a publié des ouvrages de synthèse et des monographies détaillées qui mettent particulièrement en évidence les relations entre les œuvres et expressions pariétales et la grotte elle-même.
Mise en contexte de l’art préhistorique
Michel Lorblanchet a souligné l’importance de la mise en contexte de l’art pariétal et la nécessité d’étudier les hommes de la préhistoire en tant que sociétés. Avec le préhistorien Denis Vialou, il prône une étude non plus exclusivement artistique, mais étendue à des données comportementales, sociales, économiques et alimentaires pour une approche globale du mode de vie des populations préhistoriques.
- Modélisation 3D
Opération qui consiste à enregistrer en infographie la troisième dimension. Pour les grottes et les sites archéologiques plusieurs méthodes sont appliquées. Les volumes sont enregistrés par des scanners laser ou par des appareils photographiques, ou les deux. Quelles que soient les méthodes, elles aboutissent à la création d’un modèle numérique qui peut être utilisé par les scientifiques à des fins de recherche ou pour réaliser des déclinaisons à destination du grand public (visites virtuelles, fac-similé, visites immersives, etc.).
- Mouchage de torche
Traces laissées sur la paroi des grottes lors du ravivage d’une torche.
- Nappe phréatique
Nappe d’eau souterraine ou zone saturée. L’ensemble des vides de la roche (porosité ou fissures) est emplie d’eau. Elle alimente les sources. Dans le karst, on parle de zone noyée.
- Néandertal
Nom d’une vallée près de Düsseldorf (Allemagne) où furent découvert pour la première fois (1856) les ossements d’Homo neanderthalensis (ou Homo sapiens neanderthalensis selon la paléogénétique). Les néandertaliens apparaissent entre 500 000 et 200 000 ans et s’éteignent entre 40 000 et 30 000 ans. Pendant quelques temps, les deux espèces humaines, Néandertal et l’Homme moderne, ont cohabité.
- Néogène
Subdivision géologique qui précède le Quaternaire. Le Néogène débute aux environs de 23 millions d’années et s’achève autour de 2,6 millions d’années.
- Orbitolines
Protozoaire marin à squelette calcaire, appartenant à l’ordre des Foraminifères. Ils étaient abondants dans les eaux chaudes et les environnements récifaux des mers du Crétacé. Dans le Sud-Ardèche, ils sont associés à des couches marneuses au sein de la masse calcaire à faciès urgonien.
- Ours des cavernes
L’ours des cavernes (Ursus spelaeus) est une espèce éteinte qui vivait en Eurasie, où elle est apparue il y 200 000 ans environ. L’ours des cavernes doit son nom à la découverte, à la fin du 18e siècle, de ses ossements en milieu souterrain. Ses restes y sont particulièrement abondants en raison de son occupation prolongée des grottes durant la saison froide. Plus grand et plus massif que l’ours brun, l’ours des cavernes s’en distinguait également par un stop frontal marqué, donnant un profil en marche d’escalier, une mandibule au bord inférieur arrondi, et une ouverture nasale orientée vers le haut.
- Paléoenvironnement
Science qui a pour objet la restitution des environnements passés en s’appuyant sur l’analyse des pollens, des résidus végétaux (empreintes de feuilles, de branches..), des régimes alimentaires des animaux (pelote de régurgitation, selles) et des informations géochimiques et physico-chimiques contenues dans les sédiments (spéléothèmes, sédiments lacustres..).
- Paléogénétique
La Paléogénétique, ou étude de l’ADN ancien, consiste à analyser l’ADN encore présent dans un spécimen après sa mort, et à le comparer à l’ADN de spécimens actuels de la même espèce ou d’espèces voisines pour étudier les processus évolutifs. Dans la grotte Chauvet, des analyses Paléogénétiques ont été effectuées sur l’ours des cavernes (Ursus spelaeus) et le loup (Canis lupus).
- Paléolithique
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Le Paléolithique est subdivisé en trois parties d’inégales durée et extension : l’ancien, le moyen et le récent. Le Paléolithique ancien débute avec les premiers outils fabriqués par l’homme quelque part en Afrique autour de 3 millions d’années et s’achève vers 300 000 ans. Il rassemble diverses cultures, notamment celle des galets aménagés (pebble-culture), la plus ancienne et l’Acheuléen (site éponyme Saint-Acheul), culture à bifaces dominants. Les types humains sont représentés par Homo habilis et Homo erectus.
Le Paléolithique moyen lui fait suite entre 300 000 à 40 000 ans il correspond aux cultures néandertaliennes (Moustérien, Micoquien, Keilmessergruppen…). La dernière subdivision est le Paléolithique récent (40 000-11 000 ans), il regroupe toutes les cultures attribuées à Homo sapiens sapiens (Châtelperronien, Aurignacien, Gravettien, Solutréen, Badegoulien, Magdalénien, Azilien). Le débitage des lames de silex devient dominant, que l’art pariétal et mobilier apparaît et se développe et que la fabrication d’outils et d’armes en matières osseuses se systématise en transformant radicalement les comportements et les modes économiques. L’expansion territoriale des Hommes modernes s’engage à partir de cette période.
- Paléontologie
Science qui étudie les restes fossiles des animaux. Elle cherche à retracer l’histoire évolutive des espèces animales et organismes vivants disparus.
- Palynologie
Science qui recherche et étudie les pollens fossiles piégés dans les sédiments, les glaces ou les coprolithes. L’enveloppe des pollens se conserve pendant les millénaires et leur structure est propre à chaque espèce végétale. Leur identification permet de se faire une image des environnements passés.
- Panneaux
Surface englobant une ou plusieurs entités graphiques généralement délimitée par des structures naturelles de la paroi (fissures, reliefs, angles…).
- Pariétaliste
Archéologue spécialisé dans l’étude de l’art pariétal.
- Pendants
Corollaires des coupoles de plafond, ils témoignent de phases anciennes de creusement de la grotte en régime noyé. Ils correspondent au secteur les plus résistants de la roche alors que les coupoles se répartissent le long des fissures et fractures.
- Phosphates
Famille de minéraux contenant du phosphore. Ce dernier peut être accompagné par d’autres éléments tels que le calcium, le fer, l’aluminium.
- Pléistocène
Subdivision géologique du Quaternaire succédant au Pliocène. Le Pléistocène (2,6 millions d’années à 12 000 ans environ), qui regroupe toutes les glaciations récentes, est subdivisé en trois sous-époques géologiques correspondant à des événements paléomagnétiques et paléoclimatiques spécifiques. Il précède l’Holocène.
- Points-paumes
Terme désignant les ponctuations rouges identifiées comme ayant été réalisées en enduisant la paume de la main de colorant et en l’appliquant en tampon sur la paroi.
- Premières datations radiocarbone (Chauvet)
Les premières datations radiocarbone (C-14) ont été obtenues en spectrométrie de masse par accélérateur (SMA), sur des prélèvements réalisés en 1995 et 1996. Elles sont comprises entre 31.900 ± 460 et 30.300 ± 570 BP et ont porté sur cinq dessins différents, riches en pigment charbonneux, qui sont situés dans trois salles adjacentes : la salle Hillaire pour les deux rhinocéros affrontés du panneau des Chevaux, datés respectivement de 32.410 ± 720, 30.790 ± 600 (rhinocéros à droite) et 30.940 ± 610 BP (rhinocéros à gauche), et pour la vache courant de l'alcôve des Lions, datée de 30.230 ± 530 BP. Les deux autres prélèvements ont été faits sur le grand mégacéros situé à l'entrée de la galerie des Mégacéros, qui est daté de 31.350 ± 620 BP et, enfin, sur le grand bison de la Salle du Fond, daté de 30.340 ± 570 BP. Ces six datations C-14 tombent dans le même intervalle de temps, de 32.000 à 30.000 BP. L'intervalle calendaire déduit est 38.000- 33.400 ans calBP (calibration avec IntCal13 à 95%).
- Protomé
Partie anatomique d’un animal formée du cou et de la tête.
- Quaternaire
Période géologique qui débute il y environ 2,6 millions d’années, comprenant le Pléistocène et l’Holocène. Le Quaternaire est caractérisé par des variations cycliques du climat (phases glaciaires et interglaciaires) et par l’émergence du genre Homo.
- Régime noyé
Terme utilisé pour désigner une circulation d’eau dans un conduit entièrement ennoyé.
- Réseau karstique
Ensemble de conduits et de salles autrefois parcourus par des circulations d’eau.
- Retouche
Action de reprise en percussion ou en pression d’une lame brute en silex pour lui donner une forme spécifique ou la transformer en outil : grattoir, burin…
- Rubéfaction
Développement d’une coloration rouge due à l'oxydation des oxydes de fer contenus dans les roches. Dans la grotte Chauvet-Pont d’Arc, elle apparaît sous l’effet d’une élévation de température à proximité de foyers.
- Sagaie
Une sagaie est une arme de jet, lancée à la main comme un javelot ou à l’aide d’un propulseur. Une sagaie se compose de différents éléments : une hampe en bois empennée, et une pointe en bois de renne, en os, en silex ou en bois dur. Pour des questions de conservation, les niveaux archéologiques de la Préhistoire ne renferment généralement que les pointes.
- SALOMON REINACH
- 1858 – 1932
Spécialiste de l’histoire des religions et archéologue de terrain, Salomon Reinach a passé une grande partie de sa carrière à mener des fouilles sur le pourtour méditerranéen. En 1902, il est nommé conservateur du Musée des Antiquités nationales de Saint-Germain-en-Laye.
La magie de la chasse
Salomon Reinach a été le premier spécialiste français à défendre l’idée de la magie de la chasse: on faisait les dessins pour envoûter les animaux et pouvoir les tuer en tant que de besoin. Cette théorie sera reprise et développée par l’Abbé Henri Breuil
et le Comte Henri Bégouën.- Signes
Éléments graphiques abstraits organisés que l’on suppose avoir un sens.
Dans la grotte Chauvet – Pont d’Arc différents signes ont été repérés : signes en forme de « ω » aux bords inférieurs arrondis, caractéristiques de la grotte Chauvet où on les trouve gravés ou dessinés en plusieurs endroits (salle du Fond et salle des Panneaux rouges), signes en papillon en forme de « ϕ », et points-paumes caractéristiques de deux grottes de l’Ardèche et du Gard (Chauvet et Grotte aux Points).
- Solutréen
Culture parfaitement circonscrite dans le temps (26 500-23 000) et l’espace (du Bassin parisien au Portugal), le Solutréen tire son nom du site de Solutré (Saône-et-Loire). Cette culture, subdivisée en quatre stades évolutifs, se développe entre les deux derniers maximums de froid du dernier Glaciaire. Sur le plan technologique et typologique, outre les types d’outils communs du Paléolithique récent, le Solutréen se définit par des équipements lithiques façonnés sur des silex souvent d’excellente qualité, par retouches plates, étroites, à bords parallèles et envahissante sur une ou sur les deux faces de lames et d’éclats longs et minces. En fonction des stades évolutifs, les outils les plus typiques sont les pointes à face plane, les feuilles de laurier, les feuilles de saule et les pointes à cran. Dans le domaine de l’industrie osseuse, les solutréens inventent l’aiguille à chas et le propulseur. L’art mobilier solutréen n’est pas très dense. L’art pariétal est mieux représenté par quelques abris sculptés (Roc-de-Sers et Fourneau du Diable) et par des grottes ornées en Ardèche et dans la région cantabrique. Les Solutréens semblent avoir également inventé l’art de la sculpture monumentale.
- Soutirage
Déformation des sédiments vers le bas en entonnoir, par entraînement gravitaire. Ce phénomène est dû à la présence d’un vide sous-jacent dans lequel les dépôts sont aspirés.
- Spéléologie
La spéléologie a pour objectif l’exploration des grottes, gouffres et cavités souterraines, naturelles ou anthropiques, en contribuant de manière active à l'étude, la connaissance et la conservation du milieu souterrain et des territoires qui lui sont associés. La spéléologie dans ses pratiques aborde des champs disciplinaires variés relevant des domaines scientifiques, environnementaux, sportifs ou ayant trait à l'enseignement et l'éducation en tant que sport de nature.
En Europe, c’est à la fin du 19ème siècle, sous l’impulsion d’Édouard-Alfred Martel que la spéléologie se structure comme une discipline spécifique tournée vers l’exploration et l’étude du milieu souterrain et du karst. Actuellement, les spéléologues en poursuivent l’exploration et la documentation, ainsi en 2014, un peu plus de 200 nouvelles cavités ont été inventoriées et plus de 100km de galeries explorées et topographiées par les structures de la Fédération française de spéléologie. Pour cela, les spéléologues ont développé des techniques spécifiques afin de parcourir les réseaux souterrains et d’assurer la description des paysages et des patrimoines naturels ou culturels rencontrés dans les grottes, les gouffres et leurs abords.
La recherche dans les grottes aborde une large diversité de disciplines scientifiques issues plus particulièrement de la karstologie (géologie, géomorphologie, hydrogéologie), de la biologie, de la climatologie, de l’écologie et de l’archéologie.
- Steppe
Nom d’origine russe désignant un environnement de prairies ouvertes caractérisé par un climat semi-aride aux hivers très rigoureux. Les plantes adaptées sont surtout des graminées et quelques bosquets d’arbres de faible élévation.
- Stop
Également appelé glabelle, il s’agit de l’angle que forme le front et le museau chez les ours et les canidés.
- Synecdoque
Représentation abrégée d’un contour animal permettant, par seulement quelques tracés, de le reconnaître.
- Système d’information géographique (SIG)
Outil informatique d’enregistrement, de recherche, de gestion et d’archivage des données référencées sur une carte ou un plan.
- Taphonomie
Du grec taphos enfouissement et nomos loi, désigne en paléontologie la science étudiant les évolutions d’un organisme après sa mort et jusqu’à sa fossilisation.
Par extension, dans les grottes ornées elle concerne aussi l’ensemble des processus qui affectent la surface des parois et les représentations pariétales avant et après leur réalisation et provoquent leur dégradation voire leur disparition.
- Tardiglaciaire
Le terme désigne l’ultime phase de la dernière glaciation qui débute autour de 16 000 ans, après le Pléniglaciaire supérieur, et se termine vers 10 000 ans avec le début de l’Holocène au moment de la mise en place de l’Interglaciaire actuel. C’est durant le Tardiglaciaire, période de grande instabilité climatique, que se développent le Magdalénien, l’Azilien et le Laborien.
- Thermoluminescence
La méthode de la thermoluminescence (TL) s’applique à certains minéraux (calcite) et roches préalablement chauffés. Elle est fondée sur la mesure de la lumière qu’ils émettent lors d'une chauffe, en laboratoire, à haute température (ca. 500°C). L’étude de cette émission lumineuse permet d’estimer leur âge i.e. le temps écoulé depuis leur chauffe dans un foyer préhistorique. En effet, cette chauffe archéologique a effacé la TL accumulée dans le minéral depuis sa formation. C’est la remise à zéro du chronomètre. La thermoluminescence a pour origine l'exposition des minéraux aux rayonnements (alpha, bêta et gamma) émis par les radioéléments naturels (familles de l'uranium et du thorium et potassium 40) contenus à l'état de traces dans pratiquement toutes les roches. Ces rayonnements excitent les minéraux traversés, lesquels accumulent de l’énergie au fil du temps, qui est restituée sous la forme d’une émission de TL. L’étude des propriétés de la thermoluminescence d’un échantillon minéral et l’analyse des teneurs en radioéléments qu’il contient et qui sont présents dans son environnement proche permettent d’estimer son âge.
- Toundra
Terme russe désignant un type de végétation caractéristique des régions froides circumpolaires actuelles, mais qui aux temps glaciaires couvrait une bonne partie de l’ouest de l’Europe.
- Tracé digital
Tracé exécuté aux doigts sur des surfaces plastiques (argile, calcaire altéré…) pouvant réaliser des motifs figuratifs ou abstraits.
- Uranium-Thorium (datation)
L’uranium (U) est un élément radioactif dont la désintégration est à l’origine du thorium (Th). L’uranium, à la différence du thorium, est soluble dans les solutions qui percolent dans le sol. Ainsi, les stalagmites, au moment de leur formation, contiennent de l’uranium 238 et 234 mais pas de thorium. Après la cristallisation, le Th-230 se reforme au dépens de son père l’uranium, croissant avec sa période de 75 000 ans, jusqu’à atteindre l’équilibre vers 400 000 ans environ. La comparaison de l’activité respective de ces deux radioéléments permet de connaître le temps écoulé depuis la formation de la calcite. Les stalagmites se développent à partir de leur point d’ancrage au sol.
- Urgonien
Faciès sédimentaire datant du Crétacé inférieur. Il se caractérise par des calcaires blanc riches en Rudistes (mollusque marin à coquille épaisse et dissymétrique).
- Vénus
C’est le nom qui a été donné aux statuettes féminines gravettiennes aux formes généreuses. En France, elles ont été découvertes dans les grottes de Brassempouy (Landes), Lespugue (Haute-Garonne), Sireuil, Tursac, Montpazier… (Dordogne), en Italie, en Autriche (Willendorf), en Moravie (Dolní Vestoniče, Přdmosti, Pekarna) jusqu’à la vallée du Don (Kostienki) et le sud de la Russie (Khotylevo, Avdeevo, Gagarino). Elles présentent toutes d’étonnantes similitudes quant à leurs formes, leur graphisme, parfois une certaine géométrie des volumes. Certains attributs (poitrine, fessier, parfois ventre et sexe) sont exagérés, d’autres au contraire atrophiés (jambes, bras, tête) voire la plupart du temps absents (pieds, détail du visage). Ce terme du XIXe siècle est aussi utilisé, par extension, aux représentations pariétales totales ou partielles du corps féminin.
- Vibrisse
Poils jouant le rôle d’organe sensoriel chez certains animaux dont les mammifères. Pour les félins, il s’agit plus communément des moustaches.