Les études archéobotaniques permettent d’étudier les restes des graines carbonisées retrouvées en fouille et apportent de précieuses informations sur les plantes cultivées et consommées par les habitants du village.

Les cultures « classiques »

 L'ensemble des plantes cultivées identifiées à Tell Feres est tout à fait « classique » pour la région et la période concernée. L’orge et le blé amidonnier dominent en large majorité les restes des cultures identifiées. La proportion d’orge augmente à la toute fin de l’occupation, au début du IIIe millénaire, par rapport aux autres plantes cultivées, comme sur plusieurs sites dans le Nord de la Mésopotamie. Les légumineuses, notamment lentilles et ers (une plante fourragère), complètent l’alimentation végétale. Le lin a pu être cultivé pour ses graines ou ses fibres. Les espèces fruitières sont quasiment absentes. Les pratiques de cueillette semblent être tout à fait secondaires, voire marginales, dans l’économie de subsistance de Tell Feres. Cela peut signifier que l’environnement autour du site était déjà à ces époques fortement anthropisé, avec des formations arborées réduites.

Les plantes sauvages

L’aspect le plus frappant des assemblages archéobotaniques de Tell Feres est la grande quantité de graines et de fruits de plantes sauvages, représentant jusqu’à près de 72 % des restes à la période LC2. Certains restes pourraient correspondre à des plantes adventices collectées dans les champs, en même temps que les plantes cultivées et séparées de ces dernières lors des différentes étapes du nettoyage des récoltes. Enfin, des galettes de fumier pouvaient être utilisées en tant que combustible, comme encore aujourd’hui. Ainsi, une large part des carporestes pourrait correspondre à des plantes pâturées par le bétail dans les environs steppiques du site.