Tello, ancienne Girsu
La ville de Tello, ancienne Girsu, était au coeur d’un des plus importants royaumes du sud de la Mésopotamie, au IIIe millénaire av. J.-C. Sa fouille par Ernest de Sarzec en 1877 initia la redécouverte des Sumériens, jusqu’alors totalement oubliés des mémoires.
La localité de Tello est située au sud de l’Irak sur le Shatt el-Haï, un canal reliant le Tigre et l’Euphrate. Occupé depuis le Ve millénaire av. J.-C. au moins, le site connut une première période de prospérité à l’époque dite des « Dynasties archaïques » (vers 2900-2340 av. J.-C.), plus particulièrement à partir du règne d’Ur-Nanshe, fondateur de la première dynastie de Lagash (vers 2500 av. J.-C.).
Un royaume sumérien
C’était alors la ville principale d’un des royaumes sumériens les plus prospères du sud de la Mésopotamie. La ville de Girsu (moderne Tello) abritait un temple dédié à son dieu tutélaire, Ningirsu (le « seigneur de Girsu »). De nombreuses œuvres d’importance historique majeure y furent découverts, parmi lesquelles un exceptionnel vase d’argent dédié au dieu Ningirsu par le roi Enmetena. Tello a également livré les restes de la stèle dite « des Vautours », premier monument connu qui célèbre par l’écrit et l’image un événement historique, à savoir la victoire du roi Eannatum sur le royaume voisin d’Umma. Tello connut une nouvelle période prospère au temps de la deuxième dynastie de Lagash, dont le prince Gudea, vers 2120 av. J.-C., est le plus célèbre représentant. Il s’illustra comme souverain pieux et bâtisseur en élevant un nouveau temple à la gloire de Ningirsu et il laissa plus d’une vingtaine de statues personnelles. On connaît une dernière phase d’occupation du site, à l’époque parthe (IIe siècle av. J.-C.) lorsque fut construit un palais pour un prince araméen, Adad-Nadin-Ahhe. Tello s’étendait sur 250 hectares. Malgré de nombreux pillages, les multiples objets et textes exhumés par les équipes françaises permirent de grandes avancées dans la redécouverte de la civilisation sumérienne.
Les recherches à Tello
Ernest de Sarzec, vice-consul de France à Bassorah, fouilla Tello à partir de 1877, très vite soutenu par Léon Heuzey, conservateur au Louvre. Ce dernier continua ensuite de travailler avec Gaston Cros qui succéda à Ernest de Sarzec. De 1929 à 1933, elles furent reprises par Henri de Genouillac, puis André Parrot. Les textes de Tello furent d’abord déchiffrés par l’épigraphiste François Thureau-Dangin. Le département des Antiquités Orientales du Musée du Louvre abrite une très vaste collection dédiée aux objets de Tello.
La lutte contre le vol et le trafic illicite des biens culturels est l'une des priorités du ministère de la Culture, qui prête une grande attention à l'ensemble de ces problématiques, notamment par son rôle régalien de contrôle de la circulation des biens culturels.
Pour connaître des informations complémentaire sur Tello, la Bibliothèque d'Orient, dans la collection "Patrimoines partagés" coordonnée par la Bibliothèque nationale de France, est en accès libre.
En savoir plus:
- Statue de Gudéa dite de "l'architecte au plan"