Le Crac des Chevaliers
Situé dans la région côtière de la Syrie, le Crac des Chevaliers est un joyau de l’architecture militaire des XIIe et XIIIe siècles. Il doit sa renommée à son état de conservation exceptionnel, mais surtout à la qualité de sa construction qui en fait un monument unique.
En 1095, le pape Urbain II prêche la croisade pour venir en aide aux chrétiens d’Orient menacés par les Turcs et libérer le tombeau du Christ. Suite aux victoires des chefs croisés sur la route de Jérusalem, des forteresses telles que le Crac des Chevaliers se dressent pour contrôler les territoires conquis.
Histoire du Crac
À l’origine simple fortin abritant une garnison de soldats kurdes au service de l’émir de Homs, le château, qui fut confié en 1142 par le comte de Tripoli aux chevaliers de l’ordre de Saint-Jean de Jérusalem pour assurer la sécurité de cette région menacée du comté, devint en l’espace d’un siècle l’une des plus puissantes forteresses de la chrétienté d’Orient.
L'architecture d'une forteresse
Le Crac des Chevaliers se présente aujourd’hui sous la forme d’un puissant noyau central protégé à sa base, sur ses fronts sud et ouest, par un glacis monumental d’où jaillissent des tours circulaires et à l’intérieur duquel courent des galeries défensives à archères. Il est entouré d’une seconde enceinte, plus basse, flanquée de tours de formes variées dont certaines arborent de grandes inscriptions en arabe qui signalent les phases de restauration de l’époque mamelouke.
Source de nombreuses recherches
Point de passage obligé des voyageurs et des orientalistes, la forteresse hospitalière fut véritablement mise en lumière dans les années 1930 par les travaux de Paul Deschamps qui œuvra, comme l’architecte Maurice Pillet avant lui, pour la sauvegarde de l’édifice. Depuis, le château est constament placé au cœur des réflexions portant sur la caractérisation de la fortification proche-orientale.
Inscrit en 2006 sur la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO, ce témoin inestimable de l’architecture militaire du Moyen-Âge a rejoint celle du patrimoine mondial en péril depuis 2013.
Ce site prolonge l'exposition Sites Eternels. De Bâmiyân à Palmyre au Grand Palais présentée au Grand Palais du 14 décembre au 9 janvier 2017. Cette exposition proposait une immersion au cœur de quatre grands sites archéologiques en danger, s’appuyant sur le travail de relevés 3D de la société Iconem.
La lutte contre le vol et le trafic illicite des biens culturels est l'une des priorités du ministère de la Culture, qui prête une grande attention à l'ensemble de ces problématiques, notamment par son rôle régalien de contrôle de la circulation des biens culturels.