La « jarre du bijoutier » constitue sans doute l’une des découvertes les plus spectaculaires faites à Larsa.

La découverte

En 1976, dans un angle de la cour I de l’E.babbar, une jarre (L.76.77) fut mise au jour. Scellée par un bouchon d’argile, elle était soigneusement dissimulée, enfouie sous le sol, et contenait un trésor.

Un « trésor »

Le vase renfermait de nombreux objets et métaux. De petits morceaux d’argent et d’or, dans de petits sacs scellés par une bulle d’argile, devaient être employés comme instrument « monétaire ». Les bulles portaient les empreintes de quatre ou cinq sceaux ainsi que des quantités exprimées en poids. De nombreuses perles, anneaux, croissants et médaillons magnifiquement travaillés y étaient adjoints, à côté de 66 poids, d’un petit ciseau (brisé) et de pierres brutes. Une tablette indiquait le montant total des poids : une ½ mine 4 sicles. Un sceau-cylindre en hématite, inscrit au nom d’Ilšu-ibnišu, serviteur de Nergal, complétait le trésor.

Son interprétation

Le dépôt dit de la « jarre de l’Orfèvre » a été précisément daté du règne de Samsu-iluna de Babylone. Il a été enfoui lors du sac de la ville en 1738. Jean-Louis Huot a démontré que son interprétation comme la « trousse » d’un orfèvre, enfouissant les objets précieux de son atelier, était trop spéculative. Pour lui, la découverte serait la cache d'un marchand et illustrerait les pratiques d’échanges de cette époque. Néanmoins, comme le souligne Dominique Charpin, les inscriptions sur les scellements des petits sacs, indiquant le poids d’argent « vérifié » par « un peseur », tendent à interpréter la jarre comme la propriété de ce dernier. Dans l’économie prémonétaire mésopotamienne, l’argent était en effet pesé lors de transactions. 

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