Le percement d’une canalisation de gaz, rue de Douai, à Roclincourt (62) est à l’origine de la découverte d’une tranchée de communication dénommée sur les cartes d’état-major « la tranchée Lesieur » dans laquelle gisait le corps du soldat Pierre Grenier (matricule 1771 du dépôt de Privat - 4e Compagnie du 1er Bataillon du 59e R.I.). Son unité séjourne le 24 septembre à Arras, avant d’être déplacée dans le secteur de Roclincourt à l’extrémité ouest du dispositif offensif lors de la troisième bataille d’artois.

Pour rejoindre sa compagnie, Pierre Grenier emprunte un boyau de communication ; c’est au cours de ce déplacement, que sous l’effet des bombardements allemands, les parois de la tranchée s’effondrent et ensevelissent ce dernier. L’état des pertes au soir du 25 septembre 1915 fait apparaître 10 tués, 52 blessés, et 4 disparus pour la 4e Compagnie. Le 11 avril 1921, il est reconnu « Mort pour la France » par le tribunal de Tournon.

Le soldat Grenier avait emporté un havresac allégé comprenant une toile de tente, un masque à gaz, ainsi que deux jours de vivres. Il avait aussi son porte-feuille avec les photos de sa famille, un crayon de papier, son porte-monnaie qui contenait son alliance en or, et un peu de monnaies dont la plus récente était un dix franc or de 1911. Un jeu de patience représentant un paquebot, deux bagues en aluminium et en cuivre en cours de fabrication, une montre à gousset, une pipe et son briquet, un canif, une croix de bronze et un petit livre de prière viennent compléter la liste de ses effets personnels.