Dans la plupart des cas, les règles de sécurité empêchent les archéologues d'aller très loin dans l'exploration des réseaux souterrains. Mais dans de rares occasions, l'accès à ce monde oublié reste possible et réserve bien des surprises, qui éclairent d'un jour nouveau cette guerre des mines, élément majeur pourtant méconnu des combats de la Grande Guerre.

Les bénévoles britanniques du "Durand Group" ont exploré les réseaux souterrains courant sous les immenses cratères de mines de Vimy (Pas-de-Calais). C'est à cet endroit que pendant trois ans, de 1915 à 1917, sapeurs français puis britanniques ont affronté les pionniers allemands en creusant un très vaste réseau de galeries de mines sous les lignes ennemies. L'objectif était d'y installer des fourneaux bourrés d'explosifs pour pulvériser les tranchées adverses. En avril 1917, la progression rapide des troupes canadiennes lors de la bataille d'Arras place ce secteur en seconde ligne de front et entraîne l'abandon immédiat de ces travaux de sape et la condamnation des accès aux tunnels, laissant intact les conduits de ventilation, les lignes électriques, les camouflets destinés à briser la progression ennemie, les graffitis de mineurs et même les fourneaux de mine encore garnis de leurs sacs d'explosifs.