La création d’une zone industrielle de 20 hectares, à l’endroit précis de la troisième bataille d’Artois (25 septembre 1915), a été l’occasion d’observer une partie du champ de bataille, avec la mise en évidence de redoutes bétonnées, d’abris pour mitrailleuses, ainsi que du réseau de tranchées par ailleurs connu par les nombreuses cartes françaises et allemandes.

Au cours des recherches menées lors des terrassements et du déminage, on a retrouvé les corps ou fragments de corps de 26 soldats français et allemands ayant participé à ces combats. Parmi ces soldats, un quart a pu être identifié. Ils appartiennent au 50e R.I. Il s’agit du commandant de compagnie, le lieutenant Jean Tessier (recrutement de Saintes), du sergent André Léger, des 2e classe Lucien Labat et Henri Faux (recrutement de Périgueux), de Martin Dujardin (recrutement de Limoges), et de Gaston Basset (recrutement de Béthune). Ils reposent désormais dans la nécropole nationale de Lorette. Et il est plus que probable que ces découvertes vont se multiplier lors de l’implantation des futurs bâtiments. Nous avons donc ici l’opportunité, sur un espace de 20 hectares maîtrisés historiquement, de suivre l’évolution d’un champ de bataille, de reconnaître les pratiques funéraires des deux camps aux cours d’affrontements intenses, d’observer le traitement donné aux corps amis et ennemis par les différents belligérants « disparus lors des combats ».