Histoire de la capitale afghane

Bala hissar de Kaboul

Dominant la Kaboul actuelle, le Bala hissar, le château d'en haut, est un ensemble imposant de constructions qui est ce qui reste de plus significatif de l’histoire ancienne de la capitale afghane. C’est aussi une des plus importante réserve archéologique de la région.

Bala Hissar de Kaboul

Un site symbolique

Le Bala hissar de Kaboul est implanté sur la limite sud de ce qui constituait la vieille ville de Kaboul sur la rive droite de la rivière du même nom.

Les vestiges qui subsistent actuellement sont tout ce qui reste du palais et de la puissante forteresse qui fut le théâtre, le 3 septembre 1879, du massacre de la délégation britannique menée par Sir Louis Cavignari. C’est cet événement qui fut à l’origine de la seconde guerre anglo-afghane (1879-1880). À l’issue de ce conflit, l’essentiel de la fortification fut détruite par les troupes impériales britanniques.

Le système défensif

Réoccupée par l’armée afghane jusqu’à nos jours, cette zone de la ville a échappé à l’expansion informelle de la ville de Kaboul, qui s’est particulièrement accélérée lors des dernières décennies. Les observations archéologiques menées par la DAFA à partir de 2007 ont permis d’établir qu’au moins, dès le IIe siècle av. J.-C. des aménagements défensifs importants furent réalisés sur ce qui constitue l’extrémité ouest de la crête rocheuse connue actuellement sous le nom de Sheer-i Darwaze. Ils correspondent au centre d’un dispositif associant une ligne de murailles couvrant la limite sud de la ville ainsi que le sommet du Kouh-i Aseman et des monastères bouddhistes fortifiés parsemant la cuvette de Kaboul (Tepe Naranj, Tepe Marandjan, etc…).

Un site stratégique

Au Bala hissar même, les aménagements défensifs s’organisent à partir d’un système de terrasses couvrant la pente d’un éperon rocheux avec, au point le plus haut, ce qui pourrait être un stupa. Des zones marécageuses protégent les abords ouest et nord du site et fournissent des zones de chasse pour les occupants de la forteresse. Ce dispositif permettait, en outre, de contrôler le carrefour que constitue le site urbain de Kaboul et dont l’importance est bien attestée par des sources historiques telles que le « Livre de Babur » : les mémoires de l’Empereur Babur (1483-1530) qui y fit de nombreux séjours.

Une réserve archéologique

Occupé par l’armée jusqu’à une date récente, le site, fait exceptionnel en Afghanistan, a été peu pillé et constitue une réserve archéologique de premier ordre. Un vaste programme de restauration des vestiges de la fortification ainsi que d’exploration archéologique devrait y être mis en œuvre dans les années à venir.