Les collections iconographiques de l’Ifpo
L'Institut français du Proche-Orient (Ifpo) sert aujourd'hui, dans toutes les disciplines des sciences humaines et sociales, de l'Antiquité jusqu'à nos jours, la connaissance du Proche-Orient en général et celle de la Syrie, du Liban, de la Jordanie, des Territoires palestiniens et de l'Irak en particulier.
Les collections iconographiques de l’Ifpo
Héritier de l’Institut français d’études arabes de Damas (Ifead, fondé en 1922), de l’Institut français d’archéologie du Proche-Orient (Ifapo, fondé en 1946) et du centre d’études et de recherches sur le Moyen-Orient contemporain (Cermoc, fondé en 1977), l’Institut français du Proche-Orient (Ifpo) est dépositaire d’un fonds de plus 50 000 images (photographies, images, plans, dessins) remontant au début du XXe siècle.
Ces collections sont constituées de la cartothèque de l’Ifpo (cartes et plans de la Syrie et du Liban), du fonds de l'Atelier du vieux Damas (photographies et des relevés du bâti de la vieille ville de Damas), de collections d’origine privée telles que le fonds Hamad (portraits des habitants d'Alep entre les deux guerres mondiales), ainsi que de la photothèque archéologique de l’Institut contenant des photographies aériennes et des clichés de nombreux sites, monuments et objets archéologiques du Liban et de la Syrie.
La grande majorité des supports analogiques de ces images (négatifs, tirages, plaques de verre, plans et cartes) sont conservés dans les locaux de l’Institut situés à Damas, en Syrie. En raison de la guerre et de la fermeture des locaux de l'Ifpo à Damas, ce fonds n'est plus accessible depuis 2011. Une partie de ces collections avait toutefois été numérisée. Afin de les sauvegarder tout en permettant à tous d'y accéder, ces images numérisées sont archivées sur MediHAL. Grâce au soutien de l’Unesco et l’UE en 2018, puis de la fondation Aliph en 2020, plus de 12 000 photos sont déjà en ligne.
À propos de la photothèque archéologique
La création de la photothèque archéologique de l’Ifpo remonte à la veille du Mandat français en Syrie et au Liban, et à la création d'un Service des antiquités basé à Beyrouth. Dès 1919, le Haut-Commissaire Georges-Picot nomme des inspecteurs d’archéologie, qu’il recrute parmi les officiers et sous-officiers de l’armée française pour leur intérêt envers l’histoire et le patrimoine. Outre la lutte contre la dégradation des vestiges, le pillage et le trafic d’antiquités, leur mission consiste à dresser un inventaire des monuments antiques et établir des rapports sur leur état de conservation. C’est dans ce contexte que Léonce Brossé lance la collection de photographies pour le futur Service des antiquités, créé en 1920 et dont il sera nommé architecte en 1926.
Le fonds est ainsi alimenté de clichés issus des fouilles, des missions d'études et de restauration administrées par le Service des antiquités. Certains clichés provenaient parfois de photographes professionnels engagés par le Haut-Commissariat à des fins de communication officielle ou de publicité. A partir de 1927, la collection est également enrichie de nombreuses photographies aériennes de la Syrie et du Liban réalisées par l'armée du Levant. Celle-ci coopérait régulièrement avec la mission archéologique permanente et le service des antiquités afin de repérer et documenter les sites et monuments antiques. Quelques photos sont également des exemplaires de clichés issus d'autres collections ou missions étrangères, sollicités par les chercheurs de l'Ifpo pour leurs publications.
Après l'indépendance du Liban et de la Syrie, l'Institut français d'archéologie au Proche-Orient (IFAPO) créé en 1946 hérite d'une grande partie des collections. Les travaux menés par les membres de l'Institut, en particulier à Palmyre et en Syrie du Nord, continuent d'alimenter la photothèque archéologique jusque dans les années 1970.
Les clichés disponibles sur mediHAL
Parmi plus de 10 000 clichés issus de la photothèque archéologique actuellement en ligne sur mediHAL, de nombreuses photographies remontent à l'époque du mandat. En plus d'un millier de vues aériennes de la Syrie du Liban, les clichés témoignent de l'état des nombreux sites et monuments alors fouillés, étudiés ou restaurés par les membres de la mission permanente et du service des antiquités. Dès les années 1920, Palmyre et la région du Hauran ont fait l'objet d'une attention particulière. D'autres photographies proviennent des travaux réalisés par les membres de l’Institut français d’art et d’archéologie musulmans installé au Palais Azem en 1922, notamment une série de photographies datant de l'étude et de la restauration des mosaïques de la grande mosquée des Omeyyades de Damas par Eustache de Lorey, en 1928. On retrouve par ailleurs une série issue des photographies de la fouille dirigée par Daniel Schlumberger à Qasr el-Heir al Gharbi de 1936 à 1938. La photothèque archéologique comprend enfin de nombreuses photographies effectuées lors de la « mission de Haute Syrie » mise en place en 1938, et pour laquelle Henri Seyrig charge Georges Tchalenko d’effectuer le relevé des églises dans le massif calcaire de Syrie du Nord. Brièvement interrompues pendant la seconde guerre mondiale, les activités de cette mission, rebaptisée “Syrie du Nord”, sont reprises par l’Institut français d’archéologie du Proche-Orient (IFAPO), à l’indépendance de la Syrie et du Liban. Les nombreuses missions effectuées à Dayr Simʿān et dans les villages antiques du massif calcaire de Syrie du Nord ont alimenté la photothèque jusqu’en 1975.
Liens utiles
La mosquée des Omeyyades de Damas
La collection de l'Ifpo sur MédiHal