Monuments bouddhiques de Kaboul
La région de Kaboul est une des régions d’Afghanistan qui a été la plus explorée par les archéologues, révélant ainsi des vestiges bouddhiques d’une très grande richesse. Cette richesse illustre parfaitement le rôle de carrefour stratégique entre l’Inde, l’Iran, la Chine et l’Asie centrale qu’a joué cette région.
Une grande densité de sites
Dès les années 1930 et jusqu’à nos jours, la région de Kaboul a été étudiée par les archéologues de la DAFA qui, mettant à profit des commodités logistiques que pouvaient offrir la capitale afghane, entreprirent d’en explorer les abords : Tepe Naranj, Tepa Marandjan, Kol-e Tout, Khair Khana, Goldara, Shivaki, Top Dara. Même si bon nombre de ces sites ont fait l’objet de pillages anciens, il subsiste malgré tout d’imposants vestiges comme le stupa de Top Dara, à une trentaine de kilomètres au nord de Kaboul, qui est la plus grande construction de ce genre conservée en Afghanistan.
Un maillage complexe
À Kaboul même, la DAFA fouille dès 1933 le monastère de Tepe Marandjan implanté sur les collines au Nord du Bala Hissar, puis en 1934 le temple de Khair Khana, probablement dédié à un culte hindouiste, qui domine le col permettant d’accéder à la plaine de Shamali au Nord de Kaboul. Ces premiers travaux montrent ainsi la densité des occupations bouddhiques dans cette zone mais aussi montrent bien à quels points les implantations peuvent être mises en rapport avec le contrôle du territoire. Les travaux plus récents de Gérard Fussman à Top Dara et Goldara (1963-1965) confirment cette impression.
Des données fondamentales pour l’histoire du bouddhisme dans la région.
Les fouilles de l’Institut National d’Archéologie afghan sous la direction de Zafar Païman à Tepe Naranj et Kol-e Tout, à proximité du Bala Hissar de Kaboul apportent de nouveaux éléments pour comprendre les dernières phases de l’occupation des monastères bouddhiques de la région, dont on sait désormais que l’activité ne cesse pas complètement avec l’arrivée de l’Islam. Les travaux de restauration et de fouille entrepris à Top Dara nous ont apporté des précisions sur ce stupa monumental et le monastère qui est implanté à proximité. C’est ainsi que le principal escalier d’accès au stupa a été dégagé et restauré.
Des monuments conservés par un urbanisme bien géré
Ce patrimoine, très riche, après avoir été menacé par les pillages et le vandalisme est désormais menacé par l’extension mal maîtrisé de la capitale afghane. L’intégration des vestiges dans des zones protégées comme des espaces verts dans le cadre d’une démarche globale d’amélioration de l’urbanisme est probablement la seule solution réaliste pour, à long terme, assurer leur protection et leur entretien.