Le saviez-vous ?
L'archéologie française
L’archéologie fait rêver petits et grands et suscite émerveillement et fantasme. L’archéologie étudie les vestiges matériels, témoins de l'activité des hommes de l’époque préhistorique à nos jours.
En France, les fouilles archéologiques sont encadrées par l'État. C'est le ministère de la Culture qui organise la recherche archéologique, reçoit les demandes et autorise les fouilles qui sont menées par des professionnels ou des amateurs. La collection Grands sites archéologiques vous plonge au cœur de sites exceptionnels de notre patrimoine, des grottes de Chauvet-Pont d'Arc ou de Lascaux aux vestiges de la Grande Guerre.
Avant la fouille, la découverte !
La plus grande part des découvertes archéologiques intervient à l’occasion de projets d’aménagement et des fouilles archéologiques préventives. Des prospections géophysiques ou pédestres et des photographies aériennes permettent de révéler des sites archéologiques. Ceux-ci ne font pas nécessairement l'objet de fouilles.
Il arrive aussi que des vestiges soient découverts fortuitement par des citoyens. Aucune action ne doit être spontanément entreprise pour les mettre au jour, mais vous devez immédiatement en informer l’autorité administrative compétente, le service régional de l'archéologie de votre région, ou votre mairie (en savoir plus sur le site de la DRAC Pays de Loire). Aucune fouille, pas même sur votre propre terrain ne peut être entreprise sans autorisation officielle et toute découverte fortuite doit être laissée en place sans dégagement des vestiges. Toute mise au jour de vestiges sans autorisation expose à des poursuites judiciaires. L'usage d'un détecteur de métaux, à des fins de recherche archéologique, est soumis à autorisation.
La fouille : programmée ou préventive
La fouille programmée répond à un projet de recherche défini par un chercheur qui l’applique à un site déjà connu ou à la recherche d’un ou plusieurs sites (prospection).
La fouille préventive est pratiquée en amont de projets d’aménagements publics ou privés (constructions immobilières, travaux publics …) susceptibles de détruire un site archéologique. Autorisée par l’État, elle est le plus souvent précédée d’un diagnostic qui détermine si la fouille est opportune. La fouille et les études sont confiées à un opérateur public (INRAP, service de collectivité territoriale) ou privé. Elles sont financées par l’aménageur et donnent lieu à un rapport officiel.
L'archéologie, démonter pour comprendre
L’archéologie a la particularité de détruire l'objet de son étude, par le démontage méthodique des structures, qui peuvent être enfouies ou au-dessus du sol et des contextes stratigraphiques qui leur sont associés. Les archéologues doivent donc être rigoureux et précis dans l’enregistrement et le rendu de leurs observations.
Ils produisent une riche documentation (plans, relevés, dessins, photos, modèles 3D…), prélèvent des échantillons et des objets qui sont étudiés et restaurés si besoin. Ils rédigent des rapports soumis à validation de l’État qui rassemblent les données recueillies, les analyses menées et les interprétations proposées. La carte archéologique nationale propose un inventaire des sites archéologiques identifiés.
Selon les cas, après la fouille, le site est partiellement ou intégralement détruit, recouvert ou parfois mis en valeur pour une présentation au public.
L’État propriétaire des objets
La loi LCAP, du 7 juillet 2016, indique que tout vestige sorti d’un terrain ayant fait l’objet d’une mutation, à compter de cette date, appartient à l’État, qui peut en transférer la propriété à des collectivités publiques. Les biens culturels maritimes issus des prospections et des fouilles sous-marines appartiennent depuis longtemps à l’État. Archéologues, découvreurs ou propriétaires des terrains ne sont donc, dans ce cas, pas propriétaires des biens archéologiques mis au jour.
Les découvertes et la documentation rassemblée lors de la fouille sont inventoriées puis conservées dans des dépôts archéologiques. Depuis 2008, le ministère de la Culture encourage le développement des centres de conservation et d’étude (CCE) placés sous la responsabilité de l’État ou des collectivités territoriales.
Post-fouille
Les deux tiers du travail de l’archéologue sont consacrés à l’étude en laboratoire des données issues de la fouille. L’archéologie associe de nombreux spécialistes pour permettre de comprendre les mystères du passé.
Une conservation de l’ensemble des vestiges découverts sur un site et une valorisation des objets les plus signifiants relèvent des missions des musées, nationaux (musée d’Archéologie nationale et Musée national de Préhistoire) ou territoriaux.
Et à l’étranger ?
Le ministère de la Culture est responsable des fouilles archéologiques menées en France. Le ministère de l’Europe et des Affaires étrangères, avec la commission des fouilles, évaluent et soutiennent plus d’une centaine de missions françaises à l’Étranger chaque année.
Ces projets de collaboration avec les partenaires locaux s’élaborent en lien étroit avec les instituts français de recherche à l’étranger (IFRE) qui constituent un réseau de recherche permettant d’enrichir nos connaissances des civilisations passées à travers le monde.