Khorsabad
Capitale éphémère du roi d'Assyrie Sargon II, Khorsabad est aujourd'hui renommée pour les impressionnants décors architecturaux de son palais, figurant des taureaux ailés protecteurs ou des scènes de cour. Les collections de Khorsabad sont conservées au musée du Louvre.
Fondée par Sargon II roi d’Assyrie, la ville de Khorsabad, ancienne Dur-Sharrukin, s’étendait sur 300 hectares et abritait un magnifique palais. Elle fut découverte en 1843 par le Piémontais Paul-Émile Botta et fut le premier site à faire l'objet de fouilles archéologiques conséquentes en Mésopotamie.
La fondation d'une capitale royale
En 717 av. J.-C., le roi assyrien Sargon II établit les fondations d’une nouvelle capitale, Dur-Sharrukin – littéralement la « forteresse de Sargon ». Il s’y fit bâtir un palais grandiose, élevé sur une immense terrasse à cheval sur le rempart de la ville et protégé par une muraille. Cette citadelle comportait aussi un secteur de temples et des résidences de dignitaires. Ce chantier, qui mobilisa une main-d’œuvre venue de toutes les provinces d’Assyrie, fut mené à bien en presque 10 ans. En 714 av. J.-C., la 8e campagne militaire de Sargon, qui s’acheva par le pillage de la ville de Musasir en Urartu, contribua fortement au financement nécessaire à une telle entreprise.
Un impressionnant décor architectural
Le palais est célèbre pour son décor monumental composé de taureaux ailés à tête humaine colossaux, placés de part et d’autre des portes et des passages pour garder les espaces, ainsi que de reliefs en pierre sculptés de génies protecteurs ou des scènes narratives : représentant des défilés de serviteurs, de tributaires, des scènes de chasse ou de guerre.
Une occupation éphémère
Si le palais fut inauguré en 706 av. J.-C., Sargon n’en profita pas longtemps. Il trouva en effet la mort lors d’une campagne militaire un an après. Son corps ne fut pas retrouvé et l’absence de funérailles appropriées fut interprétée par son fils et successeur, Sennacherib, comme un mauvais présage. Il abandonna alors la ville pour Ninive, dernière capitale assyrienne, où il résidait déjà en tant que prince héritier. Dur-Sharrukin ne fut que très peu occupée par la suite et son souvenir se perdit peu à peu, jusqu’à sa redécouverte, plus de 2000 ans plus tard.
Les recherches sur le site de Khorsabad
Les premières fouilles, entre 1843 et 1855, furent conduites par des consuls français, Paul-Émile Botta et Victor Place. Le chantier fut repris entre 1929 et 1935 par l’Oriental Institute de Chicago, sous la direction d’Edward Chiera, Henry Frankfort et Gordon Loud. Une équipe irakienne supervisée par Fuad Safar continua les fouilles en 1957.
Les collections de Khorsabad au musée du Louvre
Les œuvres provenant de Khorsabad constituent un noyau fondamental des collections mésopotamiennes du département des Antiquités orientales du musée du Louvre.
La lutte contre le vol et le trafic illicite des biens culturels est l'une des priorités du ministère de la Culture, qui prête une grande attention à l'ensemble de ces problématiques, notamment par son rôle régalien de contrôle de la circulation des biens culturels.