Karnak, de la ville au temple
Karnak est le plus vaste temple d’Égypte conservé. Il reste néanmoins une énigme quant à ses origines, tout comme le développement de la ville au temple reste à explorer. Avec le soutien du MEAE, le Centre franco-égyptien d’étude des temples de Karnak a entrepris de résoudre cette énigme par de nouvelles fouilles.
Le CFEETK explore deux sites pour mieux connaître les origines et l’antiquité des temples de Karnak : le sanctuaire primitif d’Amon et, dans l’angle sud-est de l’enceinte, un large secteur urbain englobé tardivement dans le domaine divin dont les origines pourraient remonter à la préhistoire.
Le CFEETK
Depuis sa création en 1967, le Centre franco-égyptien d’étude des temples de Karnak (CFEETK, CNRS-MoTA/SCA) explore, étudie et protège le site de Karnak inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO. Si ses nombreux travaux ont depuis permis une compréhension plus fine de son évolution pendant plus de deux millénaires, l’ancienneté des premières occupations humaines et cultuelles posent encore aujourd’hui question. Pour répondre à ces problématiques scientifiques, depuis 2019, le CFEETK entreprend de nouvelles opérations archéologiques pour lever le voile sur l’antiquité du site de Karnak, de son dieu, de son temple et de sa ville.
Révélation dans le temple primitif de Karnak
La partie centrale du temple d’Amon-Rê présente les plus anciens vestiges d’un sanctuaire. Une fouille y a été menée ces dernières années, qui était destinée à mieux en comprendre la structure et à trouver des indices de son ancienneté.
Ces travaux ont permis de mettre au jour les vestiges d’un très rare jardin au cœur du temple primitif d’Amon et qui y constitue la plus ancienne installation humaine, datable de la toute fin de la Première Période Intermédiaire ou du début de la XIe Dynatie, vers 2050 av. J.-C. Était-ce une préparation à la consécration du terrain à Amon comme permet de le penser son orientation semblable à celle du futur temple ? Un simple jardin profane ? Si on ne le saura probablement jamais, cette découverte tout comme celle de deux fosses de fondation imbriquées l’une dans l’autre ont néanmoins permis d’ajouter de nouvelles phases à la chronologie du temple primitif.
De la ville au temple, des origines à l’époque tardive.
Dans l’angle sud-est de l’enceinte de Karnak, la découverte ancienne d’objets prédynastiques et la nouvelle fouille de structures urbaines des Moyen et Nouvel Empires en bon état de conservation permettent désormais d’envisager un nouveau programme ambitieux de recherche quadriennal (2023-2026), avec le soutien du MEAE. Le projet archéologique vise non seulement l’approfondissement vers des niveaux inférieurs non perturbés, mais aussi l’élargissement de la prospection pour une contextualisation de la fouille et son insertion dans un plus vaste programme d’études urbaines. La recherche des niveaux d’occupation primitifs est indissociable à l’examen du développement de la ville antique de Thèbes, encore largement méconnue, autour du temple d’Amon-Rê, et de son intégration progressive au sein même du domaine d’Amon.
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LES RENDEZ-VOUS DE L’ARCHEOLOGIE, 18 septembre 2022 : « Karnak au Moyen Empire : redécouverte et exploration d’un quartier artisanal », par Matthieu Vanpeene