Yemen - il y a 2 800 ans

Nashshân

Au nord-est de l'actuelle Sanaa, la cité de Nashshân était autrefois à la tête d'un royaume prospère, sur la route des aromates. 

Vue générale du temple de Nashshân, Yémen

L’Arabie du Sud (l’actuel Yémen et ses régions environnantes) voit éclore, dès le début du premier millénaire av. J.-C., une brillante civilisation dénommée « sudarabique ».

Les cités-oasis du désert

Cultivateurs de génie, les anciens Yéménites fondent au bord du désert, grâce à de savantes techniques d’irrigation, des cités-oasis, point de départ du commerce des aromates, myrrhe et encens. Signe d’une civilisation naissante, ils utilisent un système d’écriture original. De grands États se sont alors progressivement constitués,  Saba’, Qatabân, Awsân et Hadhramawt mais leur chronologie est toutefois encore bien approximative.

Temples de la vallée du Jawf

Dans la grande vallée du Jawf, au nord-est de Sanaa, l’actuelle capitale du Yémen, des cités-États érigent dès le VIIIe siècle av. J.-C. des murailles, des palais et des sanctuaires. Cette série de temples, d’un type nouveau, comportent un extraordinaire programme décoratif de motifs incisés de plantes, d’animaux et de personnages.

Nashshân (la moderne as-Sawdâ’), probablement la plus puissante de toute la vallée, compte plusieurs temples à l’intérieur comme à l’extérieur de sa muraille. Leurs nombreuses dédicaces connues depuis longtemps faisaient toutefois l’objet d’âpres débats.

La recherche archéologique

En effet, notre connaissance du Yémen reposait, en majeure partie, sur les inscriptions. Dès 1810 et surtout depuis 1850, voyageurs et épigraphistes collectionnaient des textes dont le classement reposait sur la paléographie et sur le synchronisme avec certains textes assyriens. Il faudra attendre les années 1950 pour que des fouilles permettent-assez précisément- de dater les origines de cette civilisation sudarabique, approximativement au IXe siècle av. J.-C.

Le sanctuaire extra-muros de Nashshân, dédié à la divinité ‘Athtar, fouillé entre 1988 et 1989, fut sans doute le premier à dater du VIIIe siècle av. J.-C. les quatre inscriptions pré-classiques au nom de Ab’amar Sadiq, roi de Nashshân sur le portique d’entrée. C’était là une avancée majeure dans notre connaissance de l’Arabie antique.