Syrie - Il y a 1 400 ans

Alep, médiévale

Peu de villes actuelles peuvent se vanter comme Alep de plonger leurs racines dans la plus haute antiquité. Intégrée dès 637 à l’empire arabo-islamique, Alep resta longtemps une localité secondaire, éclipsée par sa prestigieuse voisine Damas.

Vue aérienne d'Alep, © The Fouad Debbas Collection, Sursock Museum

Une ville arabe médiévale

Si de nombreux vestiges hittites, antiques et byzantins sont encore visibles à Alep, la ville telle qu’elle se présente aujourd’hui est avant tout une ville arabe médiévale, fortement marquée par ses maîtres ayyoubides et mamelouks qui se sont succédés entre le XIIe et le XVe siècle. 

C’est avec la mise en place de la dynastie des Seljoukides au XIe siècle, puis des Ayyoubides au siècle suivant, que la ville devint une capitale florissante. Son dense tissu urbain s’émailla au fil des siècles de prestigieux complexes, mosquées, madrasas, hôpitaux et mausolées, et les infrastructures commerciales, souks et caravansérails, se multiplièrent. 

La citadelle

Siège des pouvoirs consécutifs à la tête de la ville, la citadelle a été de nombreuses fois remodelée. L’ensemble actuel a été principalement aménagé au XIIe siècle par le souverain zenguide Nûr al-Dîn, puis sous le règne du fils de Saladin, al-Mâlik al-Zâhir Ghâzî. De forme ovale, elle témoigne des progrès de l’architecture militaire à l’époque des croisades, avec ses enceintes, son glacis imprenable, ses douves, et ses portes coudées. Les vestiges, tels qu’ils se présentent aujourd’hui, comptent entre autres le palais ayyoubide, une grande mosquée et un hammam.  

La ville basse

La ville qui s’est développée autour du promontoire rocheux de la citadelle est également fermée par une enceinte défensive d’époque ayyoubide. Dotée de portes monumentales, cette enceinte a été aménagée par Saladin après sa victoire sur les croisés. Le tracé viaire conserve l’empreinte de l’ancien plan hippodamien d’époque antique, bien que comme sa voisine Damas, il ait été largement modifié avant même l’arrivée des conquérants arabes au VIIe siècle.

La ville se caractérise notamment par le nombre important de ses madrasas, ainsi que par ses infrastructures commerciales témoignant de son rôle de premier ordre dans le transit des marchandises du Levant vers la Méditerranée, ce jusqu’à la fin de l’époque ottomane.

Les faubourgs

Rapidement, plusieurs faubourgs se sont développés vers le nord et vers l’est, au-delà des enceintes. Ces faubourgs ont également été dotés de prestigieux ensembles architecturaux (mosquées, madrasas et  mausolées).

Plusieurs quartiers ont été aménagés par des communautés spécifiques, comme le quartier chrétien du faubourg nord, où se sont notamment installés des Arméniens à partir du XVe siècle. Ces derniers jouissaient d’un important statut social du fait de leur rôle de premier ordre dans le commerce des tissus, ce que rappellent certaines demeures d’époque ottomane.

Forte de ce patrimoine architectural inégalé, l’ancienne ville d’Alep est classée au patrimoine mondial de l’Unesco dès 1986.      

 
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