Il est bien connu que les ours des cavernes (Ursus spelaeus) fréquentaient les grottes pour passer les longs mois d’hiver en état de semi-léthargie. Il est donc logique qu’ils aient laissé des empreintes en se déplaçant, notamment dans les parties argileuses de la cavité. Cependant, rares sont les « grottes à ours » ayant conservé autant d’empreintes isolées ou, même, de véritables pistes visibles sur des dizaines de mètres de longueur.

Ce pendant rocheux tombant de la voûte porte sur la face regardant vers la paroi un signe rouge qui évoque spontanément un oiseau ou papillon en vol. La similitude de forme n’implique pas qu’il s’agisse d’une image figurative aussi préférons-nous conserver ce motif parmi les signes. Le remplissage de la surface est obtenu par des traits divergents à partir du centre. Au-dessous de ce signe, un spécimen plus petit, un motif en croix et deux grandes barres verticales.

Sur la paroi, deux ensembles peuvent être distingués. À droite, une niche, placée au débouché de la chatière qui communique avec la galerie du Cactus, est couverte de traces rouges et de gravures fines. À gauche, sur un panneau partiellement concrétionné, un signe rouge rectangulaire traversé de courbes (évoquant un « insecte » ?) est superposé à un animal (bison ?) au dos noir souligné de tirets gravés peu lisibles. Plus bas sur la paroi apparaissent des signes « en papillon », une tête animale gravée et des points rouges.

Situé du côté nord de la salle des Bauges, le panneau de la Panthère s’inscrit sur une épaisse lame rocheuse tombant de la voûte. La surface est creusée de concavités qui ont fortement influencé le cadrage des figures, toutes rouges. Le Panneau de la Panthère ne compte qu’une dizaine d’animaux. Les ours dominent, suivis des félins et d’un bouquetin. La présence de la panthère est la principale originalité puisqu’il s’agit de l’unique représentant de son espèce dans la grotte et même dans l’art paléolithique européen.

Cette figuration est la seule de la salle des Bauges proprement dite tracée peu avant l’entrée de la galerie du Cactus. Il s’agit d’une synecdoque de tête de rhinocéros. On a ici choisi de ne représenter que quelques portions du tracé comme en pointillé aux espaces assez constants pour évoquer une tête de rhinocéros tournée vers la droite. C’est un exemple unique dans la cavité.

Contrairement aux idées reçues, les ours des cavernes n’hibernaient pas réellement mais passaient les mois les plus rigoureux en état de semi-léthargie. Se couchant régulièrement aux mêmes endroits, de préférence sur des surfaces à l’abri des circulations d’eau et des courants d’air, ils finissaient par s’aménager de véritables « nids », appelés bauges. Environ 300 ont été repérées. D’un diamètre allant de 80 cm à près de 1,50 m, et généralement peu profondes (30 à 50 cm), de telles bauges sont visibles dès les premières salles et jusqu’au plus profond de la grotte.

La salle des Bauges doit l’ampleur de son volume à l’effondrement de son plafond. Celui-ci s’est fait aux dépens d’une vaste surface plane (joint de stratification). Ce phénomène est ancien car, rares sont les blocs d’effondrement visibles au sol. Le plafond apparaît très régulier et incliné. Le sol est uniformément recouvert de sédiment argileux, meuble. Les animaux, surtout les ours, ont connu et fréquenté cet espace marqué par de nombreuses bauges et de longues pistes d’empreintes.

L’entrée de la découverte n’est pas celle qu’ont empruntée les Hommes et les animaux du Paléolithique. L’entrée préhistorique est occultée par un chaos de blocs  issus de l’écroulement d’un pan de la falaise. Les recherches menées sur l’éboulis d’entrée ont permis de reconstituer la morphologie du porche d’entrée et de dater la fermeture de la grotte. Cette fermeture est à l’origine du très bon état de conservation de la grotte.