Paul Collart au Proche-Orient
Ses nombreuses missions de recherche ont amené l'archéologue suisse Paul Collart à parcourir, entre 1928 et 1950, la plupart des sites archéologiques du pourtour méditerranéen, qu'il documenta à travers une collection photographique rare par sa richesse et sa qualité. Il mena ensuite la première mission archéologique suisse à l'étranger, entre 1954 et 1956, sur le site de Palmyre.
Issu d'une famille d'architectes connus, Paul Collart naît à Genève en 1902. Intéressé par l’histoire et l’archéologie, il fait ses études à la Faculté des lettres à l'Université de Genève puis est admis comme membre étranger à l'École française d'Athènes.
De la Suisse au Proche-Orient
Dans les années 1930, il fouille le site de Philippes, en Macédoine, puis Baalbek, au Liban. En 1953, l'Unesco lui confie l'inventaire des biens culturels de la Syrie et du Liban. Enfin, de 1954 à 1956, il organise à Palmyre le premier grand chantier archéologique suisse à l'étranger. Il y étudie notamment le temple de Baalshamin.
En plus de ses activités en Orient, Collart participe activement aux réseaux scientifiques suisses et internationaux : il conduit des recherches sur la Suisse romaine, enseigne l’histoire l'histoire ancienne et l'archéologie dans les universités de Genève et de Lausanne dans les années 1950, puis est choisi comme directeur de l'Institut suisse de Rome où il demeure de jusqu'en 1971.
La collection de clichés photographiques
Ses mandats professionnels et sa passion pour l'Antiquité ont conduit Paul Collart à visiter, entre 1928 et 1950, la majorité des sites archéologiques du bassin méditerranéen. Tour à tour l'ont accueilli la Grèce, la Turquie, le Liban, la Syrie, l'Égypte, la Tunisie, le Maroc, l'Italie, les Balkans, la Bulgarie.
À chaque voyage, Collart partait équipé d'un appareil photographique et d'un trépied. Ses clichés sont précieux à divers titres. Documents archéologiques, ils constituent des archives souvent uniques sur l'état des sites dans la première moitié du XXe siècle et permettent des comparaisons avec leur situation actuelle. Documents écologiques, ils offrent un aperçu du décor dans lequel s'inséraient les sites archéologiques et de l'évolution des paysages en un demi-siècle. Documents ethnographiques enfin, ils témoignent des conditions de voyage dans l'Europe méridionale et le Proche-Orient des années 1930-1940.
Après sa mort, en 1981, ce fonds photographique a été confié à l’université de Lausanne puis à son Institut d'archéologie et d'histoire ancienne. Il est aujourd’hui numérisé et largement mis en valeur dans le cadre de différents projets, en particulier la base Tirésias, réalisée par Patrick Michel en 2005-2006.