La localisation du sanctuaire de Baalshamin au nord de la ville ne remonte sans doute pas au-delà du début du Ier siècle apr. J.-C., car un monument funéraire antérieur a été repéré en bordure du sanctuaire à l’ouest.

Les fonctions du sanctuaire

Le complexe architectural dédié à Baalshamin comprend quatre cours à portiques qui devaient servir à diverses cérémonies et rites et pouvaient recevoir des statues de bienfaiteurs. Des associations professionnelles y dressèrent des dédicaces en l’honneur d’Odainath et de son fils Hairan. Le temple lui-même, dans l’état où il était conservé jusqu’en août 2015, avait été embelli et rénové vers 130 grâce à la générosité d’un riche Palmyrénien, Malè surnommé Agrippas, dont les bienfaits étaient rappelés sur une console placée sur l’une des colonnes de façade qui supportait sa statue ; il avait aussi assuré les frais du séjour de l’empereur Hadrien dans la ville (début 130).

Le temple

Le temple proprement dit occupe l’une des quatre cours du sanctuaire, selon un modèle très en vogue au Proche-Orient, attesté à Jérusalem et à Baalbek notamment . Il se présente comme un temple gréco-romain prostyle, avec six colonnes, entourant le pronaos, ornées de chapiteaux corinthiens et comportant des consoles pour les statues et les inscriptions.

La partie sainte, cella ou naos, était un petit bâtiment de 15*5 m. La disposition interne était typique de l’architecture religieuse orientale puisque l’espace était divisé en trois thalamos avec un décor en trompe-l’œil de fausses portes et de fausses fenêtres. L’intérieur présente une niche en abside d’un modèle inconnu ailleurs, où la statue du dieu, assis, trônait sous un dais, alors que le temple n’était probablement pas couvert.

L’archéologue suisse Paul Collart fit dans les années 1950 une campagne de fouilles de plusieurs semaines à Palmyre, durant laquelle il démonta les structures byzantines qui avaient remplacé les blocs du thalamos.