Amphithéâtre
Découverte
Des dégagements effectués en 1986 par la Direction des Antiquités de Bosra ont fait apparaître, dans une zone utilisée encore récemment comme cimetière, à l’ouest du théâtre et au sud de la ville antique, des éléments d’un vaste bâtiment elliptique. Cet édifice, long d’environ 118-120 mètres et large de 70-75 mètres, semble bien avoir été l’amphithéâtre de la ville. Son mur extérieur est visible du sud-est au nord-ouest, ainsi que ses accès sud et ouest. Son dégagement étant encore partiel en 2010, sa date de construction ne peut être précisée. On remarque qu’au sud-ouest, le bâtiment est implanté sur un édifice antérieur, qui fait saillie en substructures. Il pourrait s’agir d’un tombeau dans ce secteur de nécropole. L’amphithéâtre semble avoir été ultérieurement (fin VIe ou début VIIe siècle) renforcé par un apport massif de remblais, sans doute dans un but défensif, comme l’indiquent les réaménagements que l’on observe sur sa face sud. Il a sans doute été en partie détruit à l’époque ayyoubide, comme le cirque, pour fournir des matériaux à la construction de la citadelle.
Description du bâtiment
Bien que le bâtiment soit seulement dégagé en partie et visiblement remanié et très détruit, on reconnaît d’après son plan qu’il n’est pas vraiment elliptique, comme la plupart des amphithéâtres romains, mais que les courbes de ses extrémités se rapprochent plutôt de segments de cercle. Cette forme plus arrondie est également celle de l’amphithéâtre de Scythopolis-Beth Shean en Palestine, de dimensions à peine plus petites (102 m de long sur 67 m de large), qui pourrait avoir été construit à la fin du IIe siècle, en relation avec la présence de la sixième légion Ferrata. De même que pour le théâtre et le cirque, il s’agit encore une fois d’un édifice d’importation romaine. Sa fonction principale était d’accueillir des combats de gladiateurs ou des combats avec des bêtes sauvages. Contrairement aux théâtres et aux cirques, l’amphithéâtre ne semble pas avoir été répandu dans les villes du Proche-Orient. Dans bien des cas, on a préféré adapter l’orchestra des théâtres, avec des parapets et des protections, pour y accueillir des combats sanglants.