La création d’une ferme, dans un bassin versant de quelque 200 hectares est l’un des signes tangibles de la constitution du domaine qui se confondrait avec l’unité paysagère la plus étendue de l’espace loupianais. Ces terres, exploitées depuis la Protohistoire certainement au bénéfice de l’agglomération toute proche de Mesua, peuvent faire l’objet de premiers investissements, avec la construction de champs et d’un parcellaire pour de nouvelles pratiques agricoles.

La ferme, mal conservée du fait des reconstructions postérieures, se présente comme un ensemble modeste d’environ 1500m2. Ses aménagements ne font pas appel à la pierre, mais se présentent comme des constructions légères, de bois et de terre. Les installations de stockage témoignent de la même simplicité de mise en œuvre, avec des silos souterrains creusés dans le sol et un grenier aérien sur poteaux. Des fossés délimiteraient la zone occupée, donnant ainsi un cadre à l’organisation lâche des constructions. On reconnaîtrait là les traits d’une ferme en enclos, une installation rurale typique des campagnes du Nord de la Gaule, mais attestée de façon de plus en plus fréquente dans le Midi romanisé. Occupée peut-être par des paysans dépendants, elle servirait de point d’appui pour l’exploitation de vastes surfaces cultivables, pour une de ces grandes propriétés constituées par l’élite gauloise favorisée par le nouveau pouvoir romain.