- Home
- Taden, La Villa Dans L’ouest de La Gaule
- Taden, la villa dans l’ouest de la Gaule
Un modèle d’évolution pour cette partie de la Gaule
La villa des Alleux, fouillée sous la direction de Romuald Ferrette (Institut National de Recherches Archéologiques Préventives), est située à quelques kilomètres seulement de l’agglomération secondaire antique de Taden, dans la cité des Coriosolites. Fondée peu avant le milieu du Ier siècle avant notre ère, elle sera abandonnée dans le premier quart du IIIe siècle. Son évolution architecturale est représentative des étapes de constitution de la villa dans l’ouest de la Gaule.
Les premières constructions de bois et de terre appartiennent à un établissement modeste, qui cède la place dans la deuxième moitié du premier siècle de notre ère à un édifice de conception nouvelle, aux fondations de pierre et dont la composition s’inspire de la villa de plan linéaire à galerie de façade. Le IIe siècle verra, en deux étapes majeures, la surface bâtie passer de quelque 200 m2 à plus de 1000 m2. Des adjonctions successives au noyau initial aboutiront a un nouveau plan, plus ambitieux, en H. Trois ailes desservies par des portiques à colonnades enserrent à l’est une cour ou jardin, alors qu’à l’ouest une première cour cernée de galeries latérales met en valeur l’accès à la résidence (depuis l’aile ouest). La vocation utilitaire de l’aile nord est éclairée par la présence à proximité de deux fours. On trouve dans l’aile sud, une salle d’apparat interprétée comme un triclinium ainsi que des installations de bains, des aménagements indispensables pour le séjour d’un aristocrate coriosolite. Les équipements de confort de l’aile sud
L’aile sud, (164 m2) rassemble des équipements de confort pour le maître du domaine. À l’extrémité du corps de bâtiment, prennent place les bains. Selon une pratique attestée dans l’ouest de la Gaule, le baigneur commence son parcours par un accès direct au frigidarium, construit dans le prolongement du portique. Il peut gagner ensuite deux salles chaudes, d’un peu plus de 10 m2 chacune. La pièce qui sert de chaufferie, de taille disproportionnée pour la seule alimentation du foyer du caldarium, devait être affectée à d’autres activités liées au feu.
La salle contiguë aux bains est interprétée comme un triclinium, d’une surface de 36 m2. On y accède depuis le portique, par une porte à double battant. L’entrée est soulignée par un tapis décoratif rectangulaire, sans doute en opus sectile, qui se détache sur un sol aux fragments de tuiles retaillés disposés en arête de poisson, selon la technique de l’opus spicatum. Le traitement différencié de ce revêtement traduit une séparation fonctionnelle de l’espace, avec une partie pour la circulation et au fond une partie pour les lits de banquet. Un foyer, dans un angle de la pièce, constitue le seul moyen de se prémunir contre le froid. La pratique du banquet doit être mise en relation avec deux pièces à usage domestique, une réserve précédée d’une cuisine ouverte sur le portique. Dans cette dernière, on y a trouvé la base d’une cheminée maçonnée ou d’une table de cuisson ainsi que l’empreinte de piquets suggérant la présence d’une étagère de rangement.