L’agriculture antique ne peut se comprendre sans le recours à la notion de système développée par la géographie et l’agronomie modernes. Il peut se décliner à l’échelle de la parcelle (système de cultures), de l’exploitation agricole (système de production), jusqu’au niveau de la région (système agraire). Cette approche souligne les interactions entre le milieu naturel et la sphère socio-culturelle, comme les techniques agricoles ou l’économie de production.

Les systèmes agraires de l’Antiquité seraient fondés sur l’association de la culture des céréales et l’élevage pastoral. Les terres labourables les plus fertiles, formant l’ager, voit une rotation biennale des céréales et la jachère herbeuse. Le bétail joue un rôle décisif en permettant le labour à l’araire et le transport mais aussi en assurant un transfert de fumiers vers l’ager depuis les pâturages du saltus en périphérie. La vigne, l’arboriculture, et les plantes potagères restent le domaine de l’hortus. Dans le schéma de localisation des cultures depuis le centre d’exploitation, les espaces les plus éloignés sont ceux de la silva (forêt) qui offre le bois de feu et d’œuvre.

Ce modèle élémentaire est certainement celui de la plupart des régions de l’Empire romain et les historiens n’ont pas manqué de s’interroger sur le niveau de rendement de l’agriculture antique. Les exploitations domaniales représentent des entreprises agricoles conjuguant l’autosuffisance alimentaire et le développement de cultures à caractère spéculatif.