La main d’œuvre indispensable pour les travaux agricoles constitue l’essentiel de la population du domaine. Ce personnel vit à demeure, peut-être en servitude pour certains ou sous d’autres formes de dépendance avec le propriétaire des lieux. Les logements d’une partie d’entre eux prennent place immédiatement au sud-ouest de la résidence. La proximité n’est qu’apparente et l’absence de communication directe avec les appartements du maître souligne la distance sociale qui sépare ces deux catégories de résidents

Ces logements sont installés dans des corps de bâtiment hérités de la ferme du début du Ier siècle apr. J.-C., rassemblés autour d’une cour indépendante. Les constructions aux élévations de briques crues sont recouvertes d’un enduit blanc de propreté. Les habitations occupent une des ailes compartimentée par une série de pièces en enfilade. Une de ses unités, d’environ 30 m2, est équipée d’un foyer d’angle, deux simples tuiles plates posées à même le sol de terre battue. Une autre est dotée d’un évier rudimentaire. Dans cette pièce, on y faisait la cuisine, et un revêtement de sol signale peut-être la zone réservée au coucher. Ses occupants peuvent disposer d’une dépendance mitoyenne, de 18 m2, servant de resserre avec des récipients fichés dans le sol. Chacune de ces cellules semble destinée aux divers temps de la vie familiale et l’on n’hésite pas à inhumer à l’intérieur des enfants morts lors des couches ou peu après.