Tell Feres, « le tell de la Jument », se situe en Syrie du Nord-Est, dans le bassin du Khabur, entre les villes modernes d’Hassake et de Qamishli.

La région du Khabur

Le bassin du plus important affluent de l’Euphrate fait partie du vaste et fameux territoire désigné sous le nom de Croissant fertile, s’inscrivant également dans l’aire nord-mésopotamienne. Le site, recevant en moyenne 300 mm de pluie par an, se trouve dans la zone d’agriculture sèche propice au développement des cultures sédentaires. La région connaît un printemps très vert, où les champs de blé recouvrent le paysage, avant que le soleil estival ne brûle presque toute la végétation. Elle était considérée par la direction générale des Antiquités et des Musées (DGAM) comme une zone prioritaire, dans la mesure où le développement économique de la Syrie entamait le patrimoine archéologique, notamment par une importante mise en culture des terres. Cette situation a entraîné une multiplication bienvenue des travaux archéologiques dans cette aire géographique.

Le site

Tell Feres se situe à 8 km au nord de l’imposant site de Tell Brak, l’ancienne Nagar. Feres est toujours occupé par l’homme. En effet, un village est implanté sur un petit tell ouest (al-gharbi), dont l’occupation remonte au IIIe millénaire av. J.-C. et qui se trouve à quelques centaines de mètres du tell est (al-sharqi). C’est ce dernier, dépourvu d’installations modernes, qui a été l’objet de travaux de terrain par la mission archéologique franco-syrienne. Il s’étend sur environ 4 hectares et domine la plaine environnante de près de 7 mètres.