À l’aube du phénomène urbain, la diminution du nombre de potiers et une demande de plus en plus forte ont entraîné la spécialisation de l’activité. Ce processus est achevé au cours du LC2 av. J.-C. (4200-3800).

Le point de vue des consommateurs

Pendant la première partie du LC2, le quartier fouillé (Niveau 6) s'organise en plusieurs îlots distincts. Il présente une distribution très tranchée des divers groupes céramiques, avec des taux de concentration de plus de 98 %. Chaque groupe de consommateurs utilisait la céramique produite en son sein.

Néanmoins, quelques traditions techniques sont omniprésentes, répondant à des problématiques qui dépassent le niveau local et obéissent à des logiques plus étendues, peut-être de type clanique.

L’homogénéisation technique

Au début du IVe millénaire, vers la fin du LC2, toutes les étapes de la fabrication des céramiques sont à nouveau spatialement rassemblées, comme à l’époque d’Obeid. La production n’est cependant pas le fait de producteurs coopérant au sein d’un même atelier, mais est désormais concentrée entre les mains de spécialistes, comme le montre la standardisation des poteries. Des cinq groupes céramiques (et 28 variantes de pâtes) de l’Obeid, il n’en reste plus que deux (et cinq types de pâtes).

C'est à ce moment que le tour de potier apparaît, pour fabriquer des produits rares, une céramique fine destinée à l’élite qui contrôle désormais l'activité de potier, devenue professionnelle.