Tandis que le début du Ve millénaire, avec la culture dite d’Obeid, ne connaît que de simples communautés villageoises, des communautés urbaines pleinement constituées occupent la Mésopotamie du Nord dès le début du IIIe millénaire. La situation évolue donc considérablement dans l’intervalle, appelé Chalcolithique Récent (LC1 à 5).

Les enjeux

En Mésopotamie du Nord, aucun chantier archéologique n’offrait, avant les fouilles de Tell Feres, une continuité chronologique entre la fin de l’Obeid et la fin du Chalcolithique Récent, permettant d’appréhender l’évolution architecturale et d’établir une référence pour l’évolution des types céramiques dans le temps. La séquence du site voisin de Tell Brak était établie à partir de deux chantiers distincts et éloignés, entraînant des lacunes. Pour l’architecture, le seul site fouillé extensivement était Tepe Gawra mais ce dernier présentait toutefois un grand nombre de problèmes stratigraphiques.

Le choix du site

Dans cette optique, le choix s’est porté sur le site de Feres découvert par Henry Wright de l’Université du Michigan lors des prospections autour de Tell Brak. Les tessons collectés lors de ramassages de surface ont montré que l’occupation chalcolithique était facilement atteignable par la fouille. De plus, la taille relativement petite du site garantissait la possibilité de mettre au jour une large portion de l’habitat. L’objectif de la mission franco-syrienne à Tell Feres, dirigée par Jean-Daniel Forest et Juan Kassem puis par Régis Vallet, était ainsi d’obtenir un maximum d’informations sur les habitants d’une agglomération villageoise entre les Ve et IVe millénaires av. J.-C.