Le tournant des Ve et IVe millénaires voit une grande partie de la Mésopotamie entrer dans le monde « proto-urbain ». Il marque la fin des temps protohistoriques et de la Mésopotamie des villages.

La Mésopotamie du Nord au LC2

Dès la fin du Ve millénaire (Chalcolithique Récent 2), la Mésopotamie du Nord est le théâtre d'une rapide homogénéisation culturelle. À la fin de la période, les premiers centres véritablement proto-urbains naissent et s’étendent sur plusieurs dizaines d’hectares. Ils structurent alors les campagnes environnantes. Les villages se réorganisent autour de ces nouveaux centres, comme Tell Brak ou Hamoukar. Les agglomérations s’articulent en véritables quartiers avec un réseau viaire desservant un bâti dense. Les maisons conservent un plan tripartite également employé dans l’architecture publique monumentale.

Au début du IVe millénaire, un système proto-urbain s’est installé en Mésopotamie du Nord, tout à fait indépendamment des bouleversements qui se déroulaient dans le Sud.

La naissance du « phénomène urukéen »

Dans la plaine alluviale sud-mésopotamienne émergent des métropoles d’une toute autre dimension, dont l’exemple le plus emblématique est le site d’Uruk. Une culture originale très complexe y apparait et se diffuse en Iran du Sud-Ouest (Suse) ainsi qu'en Mésopotamie centrale – comme viennent de le montrer les découvertes sur les sites de Logardan et Girdi Qala .

La culture d’Uruk connait alors un phénomène d’expansion géographique extraordinaire, faisant entrer la Mésopotamie dans une ère nouvelle, celle des cités.